Gil Def Mer 21 Nov - 14:10
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Premier amour Gil DEF - N° 15 / 10.07.2004
J'avais à peine dix-huit ans C'était le temps de tous les bonheurs Des chemises et des idées à fleurs C'était le temps Où l'on disait facilement I love you, I need you Pour se donner de l'importance Pour faire la différence Avec le je t'aime Qu'on croyait fait pour toute l'existence
Un beau dimanche à la belle saison Toutes les filles et tous les garçons Du même âge sans bagages Furent sur la place du village Notre plage était en danger Il fallait la sauver Sur nos vélos tout neufs ou un peu rouillés On a pédalé on n'a pas trainé En une matinée Avec ardeur de jeunesse motivée La plage a été nettoyée Et ensemble on est restés pour manger Pour marquer de sourires nos affinités
L'après-midi Elle s'est éloignée Pour marcher sur le sable mouillé Si menue dans sa robe légère Je l’ai suivi comme émotion claire Je ne voyais plus la mer Elle s'est retournée Je l'ai accompagné On a marché sans parler Je la regardais Elle me souriait Et puis elle s'est arrêtée Je me suis approché Je lui ai dérobé un baiser Le regard étonné Elle a dit : ˮil ne fallait pas Mais tu ne savais pasˮ. Elle m'a pris la main On a fui tous les copains Il y a eu des courses effrénées Le vertige de regards échangés De longs silences partagés Il y a eu toutes ces premières fois Où le cœur croit qu’il prend la voix Et le réel fut mieux qu’un rêve A la floraison des baisers aux lèvres Rien ne disait que ça durerait Mais tel jour resterait parfait
Quelques jours à tant d’inattendu Je suis encore à ses instances éperdues A ne croire aucun premier amour vaincu Et puis il fut un soir où Elle m'a attendu Au bout d'un chemin depuis disparu Elle m'a dit : ˮembrasse-moi Pour la dernière foisˮ Je lui ai dit : ˮenfin Annie ! - Ne dis-rien, a-t-Elle dit Embrasse moi une fois vraiment Je vais partir loin pour longtemps. ˮ Elle est partie pour toujours J'ai failli murmurer : ˮadieu, mon amourˮ Mais il n’était pas temps de souffrir J’ai promis de lui écrire Et Elle de me répondre Ce n’étaient pas deux promesses A devenir mensonges de détresse Mais des lettres perdues Dans l’énigme irrésolue De leur écriture défendue Ou de leur semblable contenu
Je n'ai jamais oublié Sa taille fine Sa voix enfantine Ses yeux noirs étonnés La douceur de ses baisers
C'est mon premier amour Mon enclin d’amour de toujours
Et j’aime croire ma jeunesse Gardée dans un coin de cœur Par une femme à cette heure Où Elle retrouve les belles adresses
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Dernière édition par Gil Def le Ven 24 Fév - 16:05, édité 19 fois
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)