Blondel de Nesle, Picardie
COUPS DE COEUR POETIQUES :: POESIE MEDIEVALE :: 12e et 13e siècles : LES TROUVERES : FICHES INDIVIDUELLES
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Blondel de Nesle, Picardie
1. DATATION
Naissance :
Décès :
Période d'activité : 1180-1200
2. IDENTIFICATION
Appellations : Blondiaus, Blondels, Blondiax suivis de : Neele, Nesles, Nesle
Lieu d'origine :
Famille :
Statut social : seigneur de Nesles ?
3. VIE ET ACTIVITE
Une identité difficile à établir
Si Blondel de Nesle est assurément un trouvère important dont on retrouve des textes dans de nombreux manuscrits, l’identité de ce trouvère a été matière à spéculations et controverses.
Un nom qui renseigne peuNotre trouvère avait-il un prénom ? Il est difficile de le dire, et d'en proposer un. Blondel est comme Brunel un sobriquet très répandu à cette époque. On le trouve dans les manuscrits sous les variantes Blondiaus, Blondiax ou Blondels. Ce sobriquet ne nous renseigne en rien, pas même sur un détail physique certain puisque notre trouvère a pu hériter ce sobriquet de sa parenté comme c’était alors l’usage.
Le lien entre Blondel et Nesle s’offre à bien des hypothèses. Il s’agit d’abord de situer ce "Nesle", parfois écrit "Neele" ou "Nesles" et de déterminer ce qui lie notre trouvère avec ce lieu. Il existe à cette époque au moins deux seigneuries de Nesle ou de Nesles, une en Bourgogne et une en Picardie. Si on examine la langue de notre trouvère, on s’aperçoit qu’il utilise le picard. On peut donc établir un lien très probable entre notre trouvère et la seigneurie de Nesle, une seigneurie importante de la Picardie et du Vermandois qui à cette époque est une zone frontière pour le royaume de France.
Une origine sans doute modesteLe lien entre Blondel et Nesle s’offre à bien des hypothèses. Il s’agit d’abord de situer ce "Nesle", parfois écrit "Neele" ou "Nesles" et de déterminer ce qui lie notre trouvère avec ce lieu. Il existe à cette époque au moins deux seigneuries de Nesle ou de Nesles, une en Bourgogne et une en Picardie. Si on examine la langue de notre trouvère, on s’aperçoit qu’il utilise le picard. On peut donc établir un lien très probable entre notre trouvère et la seigneurie de Nesle, une seigneurie importante de la Picardie et du Vermandois qui à cette époque est une zone frontière pour le royaume de France.
La lignée des seigneurs de Nesle fut renommée et fournit en particulier des comtes de Soissons. Il était tentant pour certains médiévalistes d’y chercher lequel de ces seigneurs picards pouvait être identifié comme Blondel de Nesle. Ils ont alors avancé que notre trouvère pourrait être Jean Ier ou Jean II de Nesle ou un proche parent de ces seigneurs.
Pourtant, si on se réfère aux textes de Blondel de Nesle et d’autres trouvères, et aux synchronismes possibles avec les seigneurs de Nesle, on ne trouve rien de probant. On peut remarquer surtout que dans les manuscrits, la citation de Blondel de Nesle n’est jamais accompagnée d’une indication laissant à penser qu’il est homme de grande noblesse, et seigneur de Nesle.
Pourquoi aurait-on occulté un tel titre, ce serait vraiment à contre courant des pratiques de cette époque où les trouvères se donnent aisément par textes interposés des titres de seigneurs ou de princes. A moins d’imaginer qu’il eût voulu cacher son identité, sans raison probante, il nous semble donc que Blondel de Nesle est tout au plus issu de la petite noblesse et qu’il est peut être même roturier. Blondel serait en définitive tout simplement originaire de Nesle, aujourd’hui cité de 2500 habitants du département de la Somme, dans l’arrondissement de Péronne.
Pourtant, si on se réfère aux textes de Blondel de Nesle et d’autres trouvères, et aux synchronismes possibles avec les seigneurs de Nesle, on ne trouve rien de probant. On peut remarquer surtout que dans les manuscrits, la citation de Blondel de Nesle n’est jamais accompagnée d’une indication laissant à penser qu’il est homme de grande noblesse, et seigneur de Nesle.
Pourquoi aurait-on occulté un tel titre, ce serait vraiment à contre courant des pratiques de cette époque où les trouvères se donnent aisément par textes interposés des titres de seigneurs ou de princes. A moins d’imaginer qu’il eût voulu cacher son identité, sans raison probante, il nous semble donc que Blondel de Nesle est tout au plus issu de la petite noblesse et qu’il est peut être même roturier. Blondel serait en définitive tout simplement originaire de Nesle, aujourd’hui cité de 2500 habitants du département de la Somme, dans l’arrondissement de Péronne.
4. OEUVRES
. Probables : 23 chansons . Incertaines : 12 pièces
. Probables :
23 chansons
Ainz que la fueille descende, R.628, T5-C364
A l'entrant d'esté que li tens s'agence, R.620, T5-C359.1 ~ Autres attributions : Gace Brulé, Moniot
A l'entree de la saison, R.1897, T12-C1085 ~ Adresse à : Gace Brulé
Amour, dont sui espris, R.1545, T10-C888.1
Bien doit chanter qui fine amours adrece, R.482, T4-C277.1
Chanter m'estuet, car joie ai recouvree, R.551, T4-C318
Comment que d'amors me dueille, R.1007, T7-C590
Cuer desirrous apaie, R.110, T2-C60 ~ Autre attribution : Guiot de Dijon
De mon desir ne sai mon melz ellire, R.1497, T10-C852.3
En tous tans que vente bise, R.1618, T10-C931
J'aim par costume et par us, R.2124, T13-C1216
Li plus se plaint d'Amours, mais je n'os dire, R.1495=1950, T10-C852.1
Li rosignous a noncié la nouvele, R.601, T4-C348
Ma joie me semont, R.1924, T12-C1099.1
Mes cuers me fait conmencier, R.1269, T8-C720 ~ Autre attribution : Gace Brulé
Onques maiz nus hom ne chanta, R.3, T1-C3
Puis qu'Amours dont m'otroie a chanter, R.779, T6-C455
Quant je plus sui en paor de ma vie, R.1227, T8-C695.1 ~ Adresse à : Conon de Béthune
Qui que soit de joie partis, R.1585, T10-C917
S'Amours veut que mes chans remaigne, R.120, T2-C67 ~ Autre attribution : Gace Brulé
Se savoient mon tourment, R.742, T5-C435.1
Tant ai en chantant proié, R.1095, T7-C633 ~ Adresse à : Conon de Béthune
Tant ain et veul et desir, R.1399, T9-C789
. Incertaines :
12 chansons
A la douçor d'esté qui reverdoie, R.1754, T11-C1010 ~ 3 attributions
Bien s'est Amors honie, R.1163, T8-C664 ~ Autre attribution : Robert de Reims
Cil qui touz les mauz assaie, R.111, T2-C61 ~ Probable : Gace Brulé
Dame, merci ! Se j'aim trop hautement, R.686, T5-C407 ~ Probable : Gace Brulé
De la pluz douce amour, R.1953, T12-C1111
Ja de chanter en ma vie, R.1229, T8-C697.1 ~ Autre attribution : Gace Brulé
Mout se feist bon tenir de chanter, R.802
Quant voi le tens felon rassoagier, R.1297, T8-C736 ~ Probable : Hugues de Berzé
Ramembrance d'amours mi fait chanter, R.814, T6-C477 ~ Autre attribution : Guillaume Le Vinier
Rose ne lis ne me done talent, R.736, T5-C430 ~ Autre attribution : Chardon de Croisilles
Tant ai d'Amors qu'en chantant me fait plaindre, R.130, T2-C74 ~ Autres attributions: Raoul de Soissons, Guillaume de Ferrières
Tant de soulaz com je ai pour chanter, R.826=788, T6-C490 ~ Probable : Gace Brulé
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Spanke dans G.Raynauds bibliographie des Altfranzösischen Liedes
Lui attribue 35 pièces, dont 9 avec attributions controversées.
The New Grove Dictionary of Music and Musicians
Lui attribue 23 pièces dont 21 avec musique. Cite en outre 7 autres pièces comme attributions douteuses.
BNF/ Trouvère Lyric with melodies. Tischler, 1997
Donne en références 34 pièces dont 11 présentent des attributions controversées.
Alexis Paulin / "Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi", 1845
Attribue 29 pièces au total à "Blondiau". Donne deux paires d'incipits, ce qui réduit à 27 le nombre d'attributions.
Le nombre de références par pièce varie de 1 à 10. Des attributions controversées concernent 17 pièces.
Prosper Tarbé
Lui attribue 34 pièces mais fait part de doutes pour 9 d'entre elles. Rejette quelques attributions à d'autres trouvères et ne concluent pas pour d'autres.
Pour chaque œuvre : Incipit / Classement Raynauds (exemple: R.147) / Classement Tischler (exemple: T1-C20 > volume 1, chanson n°20)
Un enregistrement sonore au moins
5. NOTES
1. "Blondel" est un sobriquet. Lien indéterminé avec un lieu ou un titre
2. Datation controversée selon les sources.
3. Le problème d'identification concerne déjà le nom qui accompagne "Blondel"
L'écriture "Neele" fait penser à un lieu flamand.
Il existe en outre deux seigneuries de Nesle
. Nesle > Nesle-et-Massoult (Côte d'Or) dans le Duché de Bourgogne à cette époque
Un seigneur : Jean, écuyer, seigneur de Nesle (un cartulaire, 1271, 83 actes)
. Nesle (Somme) en Picardie, dans le Vermandois à cette époque
La lignée des seigneurs de Nesle donne en particulier des comtes de Soissons
4. Identification très incertaine : Jean I ou Jean II de Nesle ou parent de ces seigneurs ?
6. SOURCES
Chansonniers :
Des références pour 12 chansonniers au moins.
Chansonnier de l'Arsenal K : 15 à 19
Chansonnier du Roi M : 21 à 25
Chansonnier N : 15 à 20
Chansonnier P : 12 à 19
Chansonnier Clairambault X : 14 à 19
Fonds de ressources :
BNF > Requête sur catalogue général-08.2013 : "Blondel de Nesle" : 62 résultats / 59 notices pertinentes
Livres et imprimés
L'oeuvre lyrique de Blondel de Nesle -Yvan Lepage. Paris : Champion, 1994
Die Lieder des Blondel de Nesle -L. Wiese. Dresden, 1904
Die Melodien Blondels de Nesle -U. Aarburg. Francfort, 1946
Musique imprimée
34 pièces - Trouvère lyrics with melodies. Hans Tischler. 1997
Enregistrements sonores
La BNF fait état de 15 enregistrements sonores de chants de trouvères, de troubadours et qui comportent une œuvre au moins de Blondel de Nesle.
Dernière édition par Gil Def le Mer 30 Juin - 14:02, édité 62 fois
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