Etude de genres : Le Jeu-Parti
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Etude de genres : Le Jeu-Parti
LES OEUVRES DES TROUVERES ETUDE DE GENRES : LE JEU-PARTI |
DEFINITION Le "jeu-parti" est une forme poétique, musicale et chantée en usage chez les trouvères aux XIIe et XIIIe siècles, et notamment pratiquée par les trouvères d'Artois. C'est une sorte de joute entre deux trouvères à partir d'une question lancée par son instigateur concernant les choses de l'amour. Elle suppose souvent l'arbitrage ou le jugement d'autres poètes. Un jeu-parti peut être un exercice individuel. Le trouvère prend alors les deux rôles et développe tour à tour des positions contraires. On en trouve par exemple chez Thibaut de Champagne. COURT HISTORIQUE Le "joc partit" qui tire son nom du provençal est d'abord une forme lyrique dialoguée pratiquée par les troubadours de la langue d'oc. Il se transmet et évolue en "jeu-parti" chez les trouvères de la langue d'oïl. Gace Brulé, trouvère célèbre de Champagne, pourrait être un "relayeur" de cette forme avant la fin du XIIe siècle. Pour son premier jeu-parti, il aurait eu pour interlocuteur, le prince anglais Geoffrey, un des fils de Henri II d'Angleterre, réfugié alors à la cour de France et mort en tournoi en 1186. Il est particulièrement pratiqué par le "Puy" d'Arras, précurseur des sociétés littéraires notamment dans le troisième quart du XIIIe siècle. Le "prince" de cette société Jean Bretel serait à lui seul l'instigateur de près d'une centaine de jeux-partis. Près de 40 poètes du groupe d'Arras y seront impliqués comme participants ou juges notamment Lambert Ferri, Jean de Grieviler, ou Adam de la Halle. Cette forme, en raison de sa conception, épuisant peu à peu les questions possibles au lancement d'un jeu-parti, et s'obligeant à des règles strictes, s'essouflera relativement vite, et disparaîtra à la fin du XIIIe siècle. ETUDE GENERALE Première strophe L'instigateur du "jeu-parti" lance sa question. Elle concerne les choses de l'amour, et se présente souvent sous la forme d'un dilemme entre deux propositions paraissant s'opposer. L'instigateur laisse son interlocuteur faire son choix entre les deux propositions. La plupart du temps, il s'adresse en effet à son interlocuteur comme à une personne savante ou expérimentée sur ces questions. Il fait parfois preuve d'une grande modestie à son égard, mais elle ne durera pas. Deuxième strophe L'interlocuteur fait son choix. Il s'y tiendra jusqu'au bout. Troisième strophe L'instigateur défend la position inverse de son interlocuteur. Sa belle modestie du départ n'est souvent plus de mise, et il va dénigrer dès lors plus ou moins fortement les positions et les compétences de son interlocuteur. Dernières strophes Elles s'adressent aux arbitres ou juges. Dans le jeu-parti exemple (lien en haut de la page) : Le premier interpellé par "Robert" serait Robert de le Piere, participant à des jeux-partis. Le second interpellé par "Jacket" serait Jacket Triamodes, un habitué du Puy d'Arras. Remarque importante Les strophes se répondent à l'identique quant à leur structure : nombre de vers, métrique, etc. |
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Gil Def- Admin
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