Gil Def Mar 8 Jan - 11:01
HISTOIRE ET POLITIQUE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
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Ballade de celui qui chanta dans les supplices "L'honneur des poètes - 1943 Louis Aragon
Ce poème fut publié le 14 juillet 1943 dans une anthologie clandestine : "L'honneur des poètes". C'est un vibrant hommage aux résistants torturés et fusillés...
Et s'il était à refaire Je referais ce chemin Une voix monte des fers Et parle des lendemains
On dit que dans sa cellule Deux hommes cette nuit-là Lui murmuraient "Capitule De cette vie es-tu las
Tu peux vivre tu peux vivre Tu peux vivre comme nous Dis le mot qui te délivre Et tu peux vivre à genoux"
Et s'il était à refaire Je referais ce chemin La voix qui monte des fers Parle pour les lendemains
Rien qu'un mot la porte cède S'ouvre et tu sors Rien qu'un mot Le bourreau se dépossède Sésame Finis tes maux
Rien qu'un mot rien qu'un mensonge Pour transformer ton destin Songe songe songe songe A la douceur des matins
Et si c'était à refaire Je referais ce chemin La voix qui monte des fers Parle aux hommes de demain
J'ai tout dit ce qu'on peut dire L'exemple du Roi Henri Un cheval pour mon empire Une messe pour Paris
Rien à faire Alors qu'ils partent Sur lui retombe son sang C'était son unique carte Périsse cet innocent
Et si c'était à refaire Referait-il ce chemin La voix qui monte des fers Dit je le ferai demain
Je meurs et France demeure Mon amour et mon refus O mes amis si je meurs Vous saurez pour quoi ce fut
Ils sont venus pour le prendre Ils parlent en allemand L'un traduit Veux-tu te rendre Il répète calmement
Et si c'était à refaire Je referais ce chemin Sous vos coups chargés de fers Que chantent les lendemains
Il chantait lui sous les balles Des mots sanglant est levé D'une seconde rafale Il a fallu l'achever
Une autre chanson française A ses lèvres est montée Finissant la Marseillaise Pour toute l'humanité
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Dernière édition par Gil Def le Lun 1 Sep - 17:57, édité 8 fois
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)