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L'homme précaire ... mais après l'apostrophe

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Message  Gil Def Jeu 6 Avr - 17:30

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MANIFESTEMENT CHERCHE-MONDE

L'homme précaire ... mais après l'apostrophe Cherch10




L'homme précaire ... mais après l'apostrophe
Gil DEF - N°707 / 27.04.2010

L'homme précaire ... mais après l'apostrophe L_homm12


On dit court notre parcours et du berceau au tombeau
Mais comme c’est long d’être un homme, chose précaire
D’un seul soir d’abeille morte au dernier rai de lumière
Et quand on sait demain, demain se plaint aux roseaux

L’homme est étroit, jambes longues, pareil aux échassiers
Mais différent de l’oiseau c’est l’évidence qu’il refuse
Ses pas font de grands écarts tant sa pensée est confuse
Elle est même à son ombre, morceau de nuit à traîner

L’homme est appris pour marcher, au tout premier combat
Sur la chaussée des géants, où l’on parle de miracles
Quand l’enfant lève le front, quand il franchit l’obstacle
Mais personne n’enseigne combien de fois il tombera

Pourtant il fait tout pour s’accaparer ce qui lui plait
Autour de lui, il s’y porte, par nécessité intuitive
A tout porter à la bouche, aux dangers de tout suivre
Le beau fruit, mais le poison, et l’inventaire incomplet

L’homme est avide de besoins qui le font prédisposé
A se transporter plus loin, à quitter l’enfant balançoire
La courte échelle au mur, les camarades de gloire
Il n’a nulle identité autre que celle voyagée

Il se fait exil, exode, en tous temps, et sans le choix
A s’allonger, démesurées, les jambes des distances,
Entre départ et arrivée, et même si toute chance
N’est qu’un rêve réduit, et un homme vieux déjà

L’homme est un jour qui chemine dans la poussière du temps
Le paradoxe, il se fait lent quand le temps s’accélère
Il renonce à une mère, qu’il met en terre de misère
Il recule, il prend froid où le dépassent des enfants

Longtemps il repasse des horizons dans ses yeux
Il cherche cet endroit, idéal par le rouge aux lèvres
L’eau puisée aux sources, les arbres et leur sève
L’air, le fruit qui ne manquent, les cercles des gens heureux

Mais l’homme se perd à mettre son idéal au-delà
De ce qu’il a de courage, de ce qui lève de terre
Il traverse des déserts, avec ses pensées amères
D’un conflit avec les dieux, d’un paradis qui n’est pas

L’homme se perd à s’étranger de son propre portrait
Un même que lui, pieds nus, un même que lui, dans la crasse
Un même que lui, en prison, en convois têtes basses
Mais ce qui me fait jour tient d’une larme qui l’admet

L’homme est contradictions du face à face avec ses peurs
Et sa pauvre science mais qui refuse ses limites
Et trop souvent il s’évite, si trop fort le cœur palpite
Prêt à prendre la fuite d’un affolement intérieur

Rien d’autre que le temps trop court qui le porte à la mort
Ne peut expliquer ses crises, et tant de dérobades
Ses suppliques, ses prières, ses vaines jérémiades
Jusqu'au mea culpa aux dieux pour négocier son sort

Mais il est celui qui ne renonce pas à être entier
Par le corps et la pensée, d’énergie et de matière
Sensible à ce qui l’entoure, d’énigmes, de mystères
Qui sait s’y ajouter, s’y faire sa propre beauté

Il est celui qui donne le beau geste utile à sa main
C’est celui de tout labeur rapporté aux terres futures
A la bouche des enfants où se trouve la mesure
De la faim, de la soif, et du sens de nos destins

Il est celui qui bâtit de cercles le vrai progrès
C’est celui au pied du mur, fil à plomb et équerre
Fort de géométrie et de son savoir faire
La maison tout autour d’une famille au complet

Il est celui qui s’instruit des choses en profondeur
A travers l’apparence, au-delà des impressions premières
C’est celui qui s’éloigne des attitudes guerrières
Des zones d’obscurité pour nous rendre meilleurs

Il est celui qui refuse l’homme comme pire animal
C’est celui qui le soigne repoussant son infortune
D’un accident, d’une maladie, de pensées sous l’enclume
Ou lui porte secours contre tout verdict fatal

Il est celui qui assume son rôle même ingrat
Même méprisé d’un si maigre prix pour sa peine
Qui est donc l’indigent au comptoir de la gêne
Si ce n’est ceux qui nous mettent au plus bas

Il est celui qui compte des talents par millions
Par l’addition, par la multiplication des preuves
Qui nous ont fait sortir des plus terribles épreuves
C’est chacun de nous si nous levons nos fronts








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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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