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Muerto de amor - Federico Garcia Lorca

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Message  Gil Def Ven 23 Déc - 9:19

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Muerto de amor
Mort d'amour

"Romancero Gitano" - 1928
Federico Garcia Lorca
Récitante : Maria Casarès





A Margarita Manso


¿Qué es aquello que reluce
por los altos corredores?
Cierra la puerta, hijo mío,
acaban de dar las once.
En mis ojos, sin querer,
relumbran cuatro faroles.
Será que la gente aquella
estará fregando el cobre.

 
Ajo de agónica plata
la luna menguante, pone
cabelleras amarillas
a las amarillas torres.
La noche llama temblando
al cristal de los balcones,
perseguida por los mil
perros que no la conocen,
y un olor de vino y ámbar
viene de los corredore.


Brisas de caña mojada
y rumor de viejas voce,
resonaban por el arco
roto de la media noche.
Bueyes y rosas dormían.
Sólo por los corredores
las cuatro luces clamaban
con el furor de San Jorge.
Tristes mujeres del valle
bajaban su sangre de hombre,
tranquila de flor cortada
y amarga de muslo joven.
Viejas mujeres del río
lloraban al pie del monte,
un minuto intransitable
de cabelleras y nombres.
Fachadas de cal, ponían
cuadrada y blanca la noche.
Serafines y gitanos
tocaban acordeones.
Madre, cuando yo me muera,
que se enteren los señores.
Pon telegramas azules
que vayan del Sur al Norte.
Siete gritos, siete sangres,
siete adormideras dobles,
quebraron opacas lunas
en los oscuros salones.
Lleno de manos cortadas
y coronitas de flore,
el mar de los juramentos
resonaba, no sé dónde.
Y el cielo daba portazos
al brusco rumor del bosque,
mientras clamaban las luce
en los altos corredores.


À Margarita Manso


Que voit-on ici reluire
dans les profonds corridors ?
O mon fils, ferme la porte,
il vient de sonner onze heures.
Dans mes yeux, sans le vouloir,
brillent quatre lampions.
C'est que les gens de là-bas
doivent astiquer les cuivres.

Ail d'argent, agonisant,
la lune décroissante met
des chevelures d'or clair
à l'or clair des hautes tours.
La nuit appelle en tremblant
le cristal des balcons,
poursuivie par les mille chiens
qui ne la connaissent
et une odeur de vin et d’ambre
remonte des corridors.

Brises de roseaux mouillés
et rumeurs de vieilles voix,
résonnaient à travers
l’arc délabré de la nuit.
Deux héros dormaient.
Seules par les corridors
les quatre lumières clamaient
avec la fureur de Saint Georges.
Tristes les femmes du vallon
Portaient en elles leur sang d’homme.
Leur sang calme de fleur coupée
et amer de cuisse jeune
De vieilles femmes du fleuve
pleuraient au pied du mont
une minute impraticable
de chevelures et de noms.
Des façades de chaux rendaient
blanche et carrée la nuit.
Séraphins et gitanes
jouaient de l’accordéon.
Mère, lorsque je me mourrai,
qu'on en informe le seigneur,
envoie des télégrammes bleus
qui aillent au-dessus de l'or
Sept cris, sept sangs
sept fleurs de pavots doubles,
ont brisé d'opaques lunes
dans les obscurs salons
Pleine de mains à couper,
de diadèmes de fleurs,
résonnait je ne sais où
la mer vaste des serments.
Et le ciel faisait claquer les portes
à la brusque rumeur du bois
tandis que clamaient les lumières
dans les profonds corridors.








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