Gil Def Dim 24 Fév - 19:35
AVEC LE TEMPS LES SOUVENIRS
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Tel soir fané, telle heure éphémère suscite "Le Règne du silence" - 1891 Georges Rodenbach
Tel soir fané, telle heure éphémère suscite Aux miroirs de mon âme un souvenir de site ; Sites recomposés, qu'on eût dit oubliés : D'un canal mort avec deux rangs de peupliers
Dont les feuilles vont se cherchant comme des lèvres ; Et d'une âpre colline où de bêlantes chèvres, Dont le cri se déchire aux épines aussi, S'appellent l'une l'autre, et d'un air si transi !
Décor surtout des quais dormants en enfilade, Pignons, rampes de bois par-dessus l'eau malade Où chaque feu miré se délaye en halo, Fragile et fugitif maquillage de l'eau
Qui, sous un heurt de vent, tout à coup s'évapore Et fait que l'eau se mue en sommeil incolore ! Sites instantanés, comme à peine rêvés, En contours immortels je les ai conservés
Et je les porte en moi, depuis combien d'années ! Seul un ciel identique, aux pâleurs surannées, Triste comme celui qui me les faisait voir, Les a ressuscités de moi-même ce soir ;
Et c'est ainsi toujours qu'au hasard des nuages
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Dernière édition par Gil Def le Mar 22 Juin - 16:58, édité 12 fois
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)