Gil Def Sam 27 Sep - 17:54
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Absence Gil DEF - N° 411 / 16.10.2007
A toi mon père
L’absence est triste de ce temps qui a passé Du souvenir de ce qu’on voudrait retenir C’est la place vide et si lasse d’en souffrir Autour d’une table, la chaise délaissée
L’absence est triste à ne pas pouvoir la maudire Et elle peuple comme elle peut ce qu’il reste Ce sont des mots familiers et de simples gestes Parlant aux silences de saisons à venir
L’absence est triste d’une larme de regrets En prenant un café en parlant du jardin Si les allées ont fleuri ce sont par ses mains Qui honoraient les haies et les fleurs en bouquets
L’absence est triste au retour des rouges cerises Au velours du raisin et quand l’oiseau moqueur Nous revient sans mémoire des petits bonheurs Il ne pleure vraiment que par notre entremise
L’absence est triste de jours du calendrier D’une naissance, du jour de sourires peu sages Sur des lettres brodées, la nappe de mariage Au nouvel an, des enfants ne pouvant oublier
L’absence est triste dans une valse viennoise Un chant tyrolien dans les mots d’un grand pardon Les sabots d’un cheval traçant bien son sillon Dans les temps mûrs des groseilles, des framboises
L’absence est triste, si lente, intense et pesante Dans le désordre de nos vies par ce grand vide Cette présence forte jusque dans nos rides Aujourd’hui transmises à nos heures sonnantes
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)