Gil Def Mer 11 Nov 2020 - 14:05
MANIFESTEMENT CHERCHE-MONDE
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Puissions-nous encore nous reconnaître Gil DEF - N° 823 / 24.01.2016
D’un bout à l’autre de mes pensées, une traversée La multitude des énigmes, des foules qui les posent Entre devoirs et libertés, je vais et me propose De faire au mieux jusqu’à l’heure de tout abandonner
Par de grands hasards, vous me croiserez un jour peut être Ne pariez pas trop que vous puissiez me voir, me céder Une quelconque attention et un bout de temps volé Au monde pressé, vidé à ne plus rien reconnaître
Aujourd’hui, c’est toujours trop tard, ça tue le regard Ca gesticule, ça fait beaucoup de bruit, ça divague L’individu n’existe plus, ruiné qu’il est par les vagues De menaces et d’agressions venant de toutes parts
Pour le temps qui me reste, je n’attends rien des pouvoirs Tant ils dépossèdent de gens pour leur morale obscène Tant ils font violence à la vérité et répandent la haine L’affront des murs, des camps de la honte, des mouroirs
De la haine, j’en ai, mais ce ne sera pas cette garce Capable de me piller, savamment, bien méchamment Ne rien détester de ce monde est impossible aux vivants Mais l’issue est à saisir toute bonté, toute grâce qui passent
Les chefs devant, les autres tous derrière, bien pensants C’est la conception bien installée et bien lamentable Des institutions et de chaque volière de la fable De la pensée arrogante qui se croit le grand entendement
Pour le temps qui me reste, je compte si fort et encore Faire parler la vérité de nos traversées dans le temps Renvoyer toutes les impostures qui séparent les gens Pour la voie des yeux en étincelles, et en sémaphores
Je suis loin du flot des messages qu’on nous envoie Tant de mots tellement usés, trahis qu’ils s’en affligent Ils s’en affligent à chaque mauvais coup et quand s’obligent L’incendie de la raison et l’extinction de la voix
Qu’y aura-t-il si vous me croisez un jour peut être Je ne sais, mais je reste disponible pour tout moment De la gloire qu’on se fait de l’un à l’autre simplement A s’ouvrir la tête tout comme on s’ouvre une fenêtre
Je suis disponible pour réconcilier l’esprit et le cœur La parole et le geste, la vie et l’intelligence Pour faire des endroits rebelles à l’insignifiance Au méchamment sérieux, et aux jeux des imposteurs
Je suis pour que nous puissions encore nous reconnaître Et plus si affinités au bon plaisir de nous revoir Avec des amabilités sans calcul sans rien devoir Sans rien vouloir d’autre que le sens bien plein du verbe être
Je suis comme vous voulez mais je suis, à en faire part De bonjour à bonsoir jusqu’au jour du dernier regard
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)