Les cigales - Jules Breton
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Les cigales - Jules Breton
L'HOMME ET LA NATURE LE MONDE ANIMAL |
Les cigales "Les champs et la mer" - 1875 Jules Breton Lorsque dans l’herbe mûre aucun épi ne bouge, Qu’à l’ardeur des rayons crépite le froment, Que le coquelicot tombe languissamment Sous le faible fardeau de sa corolle rouge, Tous les oiseaux de l’air ont fait taire leurs chants ; Les ramiers paresseux, au plus noir des ramures, Somnolents, dans les bois, ont cessé leurs murmures, Loin du soleil muet incendiant les champs. Dans les blés, cependant, d’intrépides cigales Jetant leurs mille bruits, fanfare de l’été, Ont frénétiquement et sans trêve agité Leurs ailes sur l’airain de leurs folles cymbales. Frémissantes, debout sur les longs épis d’or, Virtuoses qui vont s’éteindre avant l’automne, Elles poussaient au ciel leur hymne monotone, Qui dans l’ombre des nuits retentissait encor. Et rien n’arrêtera leurs cris intarissables; Quand on les chassera de l’avoine et des blés, Elles émigreront sur les buissons brûlés Qui se meurent de soif dans les déserts de sables. Sur l’arbuste effeuillé, sur les chardons flétris Qui laissent s’envoler leur blanche chevelure, On reverra l’insecte à la forte encolure. Plein d’ivresse, toujours s’exalter dans ses cris ; Jusqu’à ce qu’ouvrant l’aile en lambeaux arrachée, Exaspéré, brûlant d’un feu toujours plus pur, Son œil de bronze fixe et tendu vers l’azur, Il expire en chantant sur la tige séchée. Autres textes du même auteur Aurore Automne Beau soir d'hiver Courrières L'Artois Pendant la moisson |
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Gil Def- Admin
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