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L'hiver du rossignol "Patrie intime" - 1928 Nérée Beauchemin
Sur les toits la grêle crépite. Il neige, il pleut, en même temps : Premières larmes du printemps, Derniers pleurs de l’hiver en fuite.
Parmi les longs cris qu’en son vol La première corneille jette, J’entends une note inquiète ; Est-ce la voix du rossignol ?
D’où vient cette roulade ailée Dont la bise coupe le fil Ce doux chanteur, pourquoi vient-il Affronter cette giboulée ?
Est-ce le trémulant sifflet, Le fifre aigu de la linote ? Est-ce la double ou triple note Du bouvreuil ou du roitelet ?
Il neige, il pleut, il grêle, il vente. Mais, soudain, voici le soleil, Le soleil d’un temps sans pareil. Chante, oh ! chante, rossignol, chante !
Il neige, il vente, il grêle, il pleut. Chante ! C’est l’air que rossignole Ton cœur, ton joli cœur qui vole, Qui d’un ciel gris, fait un ciel bleu.
Que ta musique, en fines perles, Change ce brouillard éclatant. Ah ! pourrait-il en faire autant Le trille aigu de tous les merles ?
Il pleut, il neige, c’est en vain Que le merle siffle à tue-tête. Pour que tout l’azur soit en fête, Chante, chante, chanteur divin !
Chante sur la plus haute branche, Comme l’oiseau de la chanson. Chante sous le dernier frisson De la dernière neige blanche.
À pleine gorge, fais vibrer, Rossignoler ta fine lyre, Ô toi dont le cœur est à rire, Pour les cœurs qui sont à pleurer
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