Hymne au soleil - Alphonse de Lamartine
COUPS DE COEUR POETIQUES :: POEMES EN EXPOSITION SUR UN THEME :: LA NATURE : LES PHENOMENES NATURELS
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Hymne au soleil - Alphonse de Lamartine
L'HOMME ET LA NATURE LES PHENOMENES NATURELS |
Hymne au soleil "Méditations poétiques" - 1820 Alphonse de Lamartine Vous avez pris pitié de sa longue douleur ! Vous me rendez le jour, Dieu que l'amour implore ! Déjà mon front couvert d'une molle pâleur, Des teintes de la vie à ses yeux se colore ; Déjà dans tout mon être une douce chaleur Circule avec mon sang, remonte dans mon coeur Je renais pour aimer encore ! Mais la nature aussi se réveille en ce jour ! Au doux soleil de mai nous la voyons renaître ; Les oiseaux de Vénus autour de ma fenêtre Du plus chéri des mois proclament le retour ! Guidez mes premiers pas dans nos vertes campagnes ! Conduis-moi, chère Elvire, et soutiens ton amant : Je veux voir le soleil s'élever lentement, Précipiter son char du haut de nos montagnes, Jusqu'à l'heure où dans l'onde il ira s'engloutir, Et cédera les airs au nocturne zéphyr ! Viens ! que crains-tu pour moi ? Le ciel est sans nuage ! Ce plus beau de nos jours passera sans orage ; Et c'est l'heure où déjà sur les gazons en fleurs Dorment près des troupeaux les paisibles pasteurs ! Dieu ! que les airs sont doux ! que la lumière est pure ! Tu règnes en vainqueur sur toute la nature, Ô soleil ! et des cieux, où ton char est porté, Tu lui verses la vie et la fécondité ! Le jour où, séparant la nuit de la lumière, L'éternel te lança dans ta vaste carrière, L'univers tout entier te reconnut pour roi ! Et l'homme, en t'adorant, s'inclina devant toi ! De ce jour, poursuivant ta carrière enflammée, Tu décris sans repos ta route accoutumée ; L'éclat de tes rayons ne s'est point affaibli, Et sous la main des temps ton front n'a point pâli ! Quand la voix du matin vient réveiller l'aurore, L'Indien, prosterné, te bénit et t'adore ! Et moi, quand le midi de ses feux bienfaisants Ranime par degrés mes membres languissants, Il me semble qu'un Dieu, dans tes rayons de flamme, En échauffant mon sein, pénètre dans mon âme ! Et je sens de ses fers mon esprit détaché, Comme si du Très-Haut le bras m'avait touché ! Mais ton sublime auteur défend-il de le croire ? N'es-tu point, ô soleil ! un rayon de sa gloire ? Quand tu vas mesurant l'immensité des cieux, Ô soleil ! n'es-tu point un regard de ses yeux ? Ah ! si j'ai quelquefois, aux jours de l'infortune, Blasphémé du soleil la lumière importune ; Si j'ai maudit les dons que j'ai reçus de toi, Dieu, qui lis dans les coeurs, ô Dieu ! pardonne-moi ! Je n'avais pas goûté la volupté suprême De revoir la nature auprès de ce que j'aime, De sentir dans mon coeur, aux rayons d'un beau jour, Redescendre à la fois et la vie et l'amour ! Insensé ! j'ignorais tout le prix de la vie ! Mais ce jour me l'apprend, et je te glorifie ! COMMENTAIRE DE LAMARTINE Ces vers sont postdatés. Ils sont de mon premier temps. Je les écrivis à l’âge de dix-huit ans, sous un beau rayon de soleil, après une légère maladie qui me faisait mieux sentir le prix de l’existence et la volupté d’être. Plus tard, je les retrouvai dans le portefeuille de ma mère, qui les avait conservés. J’y fis deux ou trois corrections, et je les insérai dans le volume des Méditations. Autres textes du même auteur Adieux à la mer Adieux à la poésie Bonaparte Chant d'amour I Consolation Dieu Eternité de la nature Hymne au Christ Hymne de l'enfant à son réveil Hymne de la mort Invocation L'automne L'enthousiasme L'idée de Dieu L'isolement L'Occident La branche d'amandier La naissance du Duc de Bordeaux La Prière La tristesse La vigne et la maison Le chrétien mourant Le coquillage au bord de la mer Le crucifix Le lac Le liseron Le Mont-Blanc Le passé Le premier regret Le soir Le tombeau d'une mère Le vallon Les fleurs Les oiseaux Les saisons Les voiles Pensée des morts Pourquoi mon âme est-elle triste? Souvenir Tristesse Un nom |
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Gil Def- Admin
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