Apostrophe funéraire - Henri de Régnier
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Apostrophe funéraire - Henri de Régnier
LA MORT ET LE DEUIL |
Apostrophe funéraire "Les Jeux rustiques et divins" - 1897 Henri de Régnier Pieuse à ce tombeau, ma Sœur, où tu t’accoudes, Quels automnes ont fait ta chevelure lourde D’ors graves, et quels soirs reflétés des fontaines Laissèrent dans tes jeux leurs étoiles lointaines ? Tes gestes ont encor d’avoir porté des fleurs Une grâce à jamais qu’accoudent tes douleurs Au cippe funéraire où s’arrêta ta route ; Et c’est ta vie, ô passante, que tu écoutes, Avec ses flûtes d’or et ses flûtes d’ébène, Rire par les vergers et pleurer aux fontaines, Et qui au marbre, hélas ! se veine rose et noire. À toute joie en pleurs au fond de ta mémoire Est-il une tristesse aussi qui ne sourie ? Le fruit qui ressemblait à ta bouche mûrie Fut-il amer ou doux d’avoir été goûté ? Ce qui fut valait-il enfin d’avoir été ? Ô toi qui sais le soir et qui bus aux fontaines Parle-moi, Ombre grave, et dis-moi, Psychéenne, Sous quel destin, silencieuse, tu te courbes, Plus pâle à ce tombeau, pieuse, où tu t’accoudes. Autres textes du même auteur Dans une vigne vendangée Epitaphe pastorale Heure d'automne In memoriam L'invisible présence Le bonheur Le jardin mouillé Le temps Les pins Salut à Versailles Si j'ai parlé de mon amour Un petit roseau m'a suffi |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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