COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-25%
Le deal à ne pas rater :
-100€ Barre de son Hisense Dolby Atmos 5.1.2
299.99 € 399.99 €
Voir le deal

Les deux tombeaux - François Coppée

Aller en bas

Les deux tombeaux - François Coppée Empty Les deux tombeaux - François Coppée

Message  Gil Def Mar 23 Mar - 8:43

Les deux tombeaux - François Coppée 721364  Les deux tombeaux - François Coppée 721364  Les deux tombeaux - François Coppée 721364


LEGENDES

Les deux tombeaux - François Coppée 0_somm88





Les deux tombeaux
"Les Récits et Elégies" - 1878
François Coppée


Les deux tombeaux - François Coppée Les_de12


Timour-Leng, conquérant de l’Inde et de la Perse,
Qui, comme des moutons que le lion disperse,
Vit fuir devant ses pas les peuples par troupeaux,
Le grand Timour, avait le culte des tombeaux.
Et lorsque ses Mongols avaient pris une ville
Et qu’ils avaient traité la population vile
Comme un champ de blé mûr que moissonne la faux,
Lorsqu’ils avaient construit de grands arcs triomphaux
Avec de la chaux vive et des têtes coupées,
Timour, parmi les cris et les lueurs d’épées,
Sans daigner regarder le lugubre décor,
Monté sur un cheval caparaçonné d’or,
Passait, l’esprit plongé dans quelque rêve austère,
Allait au champ des morts, et mettait pied à terre.
Au milieu des tombeaux longtemps il errait, seul,
Et, quand il rencontrait celui d’un grand aïeul,
D’un iman, d’un poète ou d’un guerrier célèbre,
Comme Timour avait la piété funèbre
Des sages qui souvent se disent qu’ils mourront,
Il s’inclinait, touchant le sépulcre du front.

Le chef des cavaliers aux longs bonnets de feutre
Voulut qu’on épargnât Thous comme ville neutre.
Après qu’on l’eut forcée, un jour du Ramazan,
Parce que Firdousi, le poète persan,
Avait jadis passé dans Thous sa vie entière.
II alla visiter sa tombe au cimetière,
Et, comme un charme étrange attirait son esprit
Vers cette sépulture, il voulut qu’on l’ouvrît.

Le cercueil du poète était jonché de roses.

Timour se demanda quelles métamorphoses,
Après que le dernier de ses jours aurait lui,
Pourrait subir le corps d’un héros tel que lui ;
Et, regagnant les hauts plateaux de sa patrie,
Il passa par Cara-Koroum, en Tartarie,
Où Djinghiz-Khan repose en un temple d’airain.
On souleva devant l’illustre pèlerin,
Tombé sur les genoux et courbant son échine,
Le marbre qui couvrait le vainqueur de la Chine ;
Mais Timour détourna la tête en frémissant.

La tombe du despote était pleine de sang.








TIMOUR-LENG OU TAMERLAN

Timour-Leng est plus connu sous le nom de Tamerlan. Il naquit en 1336 à Kech dans l’actuel Ouzbékistan, et mourut en 1405 à Otrar dans l'actuel Kazakhstan. Ce guerrier turco-mongol fit la conquête d'une grande partie de l'Asie centrale et occidentale. Ce redoutable chef de guerre, bâtit un immense empire reposant sur la puissance militaire et sur la terreur. Lors de ses conquêtes, il n'hésita pas à massacrer la totalité de la population des villes qui lui avaient résisté, à l'exception des artisans qu'il déporta à Samarcande, sa capitale. Les historiens parlent souvent de "catastrophe timouride" tant ses destructions et massacres ont été spectaculaires ; les estimations sur le nombre de morts de ses campagnes militaires vont de 1 million à 17 millions de personnes.





Autres textes du même auteur

A Brizeux
A l'ambulance
Accident d'hiver
Au lion de Belfort
Au Musée du Louvre
Aubade parisienne
Aux amputés de la guerre
Aux bains de mer
Ballade en l'honneur des blés
Chant d'exil
Comme à cinq ans on est une grande personne
Confiance
Décembre
Emigrants
En bateau-mouche
En plein soleil, le long du chemin de halage
En hiver
Hymne à la paix
Il a neigé la veille et tout le jour il gèle
Je suis un pâle enfant du vieux Paris
Juin
L'Amazone
L'Araignée du Prophète
L'hirondelle du Bouddha
L'homme-affiche
La charité du soldat
La chaumière incendiée
La cueillette des cerises
La mémoire
La mort des oiseaux
La nourrice
La première
Le canon
Le centenaire de Lamartine
Le coup de tampon
Le feu follet
Le naufragé
Le Pharaon
Le rêve du poète
Les aïeules
Les larmes
Les yeux de la femme
Lettre
Matin d'octobre
Mère-nourrice
Moisson d'épées
Mort du Général Walhubert
Orgueil d'aimer
Periode électorale
Pitié des choses
Plus de sang
Pour toujours
Préface d'un livre patriotique
Presque une fable
Réponse
Ritournelle
Ruines du coeur
Rythme des vagues
Serment
Sonnet écrit sur un Ronsard
Sur la plage
Sur la tour Eiffel
Théophile Gautier élégiaque
Tristement
Un rêve de bonheur
Une femme seule
Une mauvaise soirée
Vieux soulier
Vincent de Paule






_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6736
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum