Gil Def Ven 30 Avr - 18:05
L'HOMME ET LA NATURE LE MONDE ANIMAL
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Eloge de mon cheval "La figure de proue" - 1908 Lucie Delarue-Mardrus
Mon cheval au poitrail solide, à l’œil de feu, Frère joyeux de mon âme animale, Ton sang arabe bout comme le mien, beau mâle, Et tu comprends si bien le jeu !
Voici notre statue haute et momentanée. Chaque jour pour nous est le jour des bonds Et des caprices furibonds Vite oubliés au bout de la journée.
Ton galop violent obéit à mon cri, Nous vivons d’ivresses pareilles ; Et je vois l’existence entre tes deux oreilles, Sensibles à tout comme mon esprit.
La même passion passe dans nos narines, Le même vent dans nos cheveux. Je fais ce qui te plaît et toi ce que je veux, Et la liberté gonfle nos poitrines.
Le tout puissant pouvoir s’équilibre entre nous : Ma vie est livrée à ton dos farouche, Ma volonté mate ta bouche, Et ta force est prise entre mes genoux.
Que si, présentement, l’ombre multiple et une Descend avec le feu des soirs, Dis ? Prenons notre trot vers la nouvelle lune Cornue au-dessus des bois déjà noirs.
Rythmons des quatre pieds notre vol qui s’élance, Si tu veux gagner le but d’un seul trait. Et battons vivement la mesure au silence Dans les sentiers de la forêt.
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)