Croyance populaire - Marceline Desbordes-Valmore
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Croyance populaire - Marceline Desbordes-Valmore
LA MORT ET LE DEUIL |
Croyance populaire "Bouquets et prières" - 1843 Marceline Desbordes-Valmore Prière aux Innocens. Beaux innocens, morts à minuit, Réveillés quand la lune luit : Descendez sur mon front qui pleure Et sauvez-moi d’entendre l’heure. L’heure qui sonne fait souffrir Quand la vie est triste à mourir ; C’est l’espérance qui nous quitte ; C’est le pouls du temps qui bat vite ! Petits trépassés de minuit, Endormez mon cœur qui me nuit. Pudiques sanglots de vos mères, Doux fruits des voluptés amères, Soufflez dans mon sort pâlissant, De la foi le feu tout-puissant : La foi ! c’est l’haleine des anges ; C’est l’amour, sans flammes étranges ! Beaux petits anges de minuit, Épurez mon cœur qui me nuit. Fleurs entre le ciel et la tombe ! Portez à Dieu l’âme qui tombe. Parlez à la Reine des cieux, Des pleurs qui rougissent mes yeux ; Ramassez la fleur de la terre, Qui meurt foulée et solitaire. Beaux petits enfans de minuit, Relevez mon cœur qui me nuit. La terre a sèché mon haleine ; Je parle et je m’entends à peine. Écoutez : j’ai perdu l’accent Du ciel, d’où votre vol descend. Chantez mon nom seul à ma mère, Pour qu’il rentre dans sa prière ! Beaux innocens, morts à minuit, Desserrez mon cœur qui me nuit. Avant d’être ainsi consternée, Pâle devant ma destinée, Je fus un enfant comme vous ; J’avais le ciel sous mon front doux. Oh ! changez ma robe flétrie, Et menez-moi dans ma patrie ! Enfans ! réveillés à minuit, Déliez mon cœur qui me nuit. Sur votre jeune aile qui vole, Élevez ma faible parole : Il faut que je pleure trop bas. Puisque le ciel ne m’entend pas. Mais quoi ? n’entend-il pas la feuille Gémir, quand l’ouragan la cueille ! Enfans réveillés à minuit, Apaisez mon cœur qui me nuit. Dites-moi si dans votre monde, La mémoire est câlme et profonde ? Déchirez mon obscurité, Rayons blancs de l’éternité : Vous tous qui m’avez entendue, Répondez-moi ; suis-je perdue !… Beaux petits enfans de minuit ; Éclairez mon cœur qui me nuit. Planez sur les maisons fermées De nos jeunes sœurs bien-aimées ; Que les vierges n’entendent pas Le démon soupirer tout bas : À minuit, les maisons ouvertes, Présagent tant de tombes vertes ! Heureux enfans morts à minuit Autres textes du même auteur A la poésie A Monsieur Alphonse de Lamartine Au Christ Dieu pleure avec les innocens Elisa Mercoeur J'étais à toi Je ne sais plus, je ne veux plus L'âme errante L'amour L'attente L'écolier L'églantine L'éphémère L'enfant amateur d'oiseau L'isolement La couronne effeuillée La lune des fleurs La parole d'un soldat La ronce La séparation La tombe lointaine La vallée La voix d'un ami Le beau jour Le dernier rendez-vous Le grillon Le printemps Le rendez-vous Le salut aux morts Le secret Les roses de Saadi Marguerite Merci, mon Dieu N'écris pas (Les séparés) Peut être un jour Prière pour lui Promenade d'automne Qu'en avez-vous fait ? Quand je pense à ma mère Rêve intermittent d'une nuit triste Rouen S'il l'avait su Sans l'oublier Seule au rendez-vous Simple histoire Sous une croix belge Sur l'inondation de Lyon Un arc de triomphe Une fleur Une plume de femme Une ruelle de Flandre |
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