Giraut de Bornelh - Reis Glorios
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Giraut de Bornelh - Reis Glorios
LES OEUVRES DES TROUBADOURS Giraut de Bornelh |
Reis Glorios Giraut de Bornelh Reis glorios, veray lums e clartatz, totz poderos, Senher, si a vos platz, al mieu compaynh sias fizels aiuda, qu’ieu non lo vi pus la nuech fo venguda, et ades sera l’alba. Roi glorieux, lumière et clarté véritable, Seigneur tout puissant, s’il te plait, Sois une aide fidèle pour mon compagnon Que je n’ai pas vu depuis le crépuscule Car bientôt l’aube viendra. Bel companho, si dormetz o velhatz, non durmas pus, senher, si a vos platz; qu’en aurien vey l’estela creguda c’adus lo jorn, qu’ieu l’ay ben conguda; et ades sera l’alba. Beau (bon) compagnon, que tu dormes ou tu veilles, Ne dors plus, Seigneur, si cela te plaît, Que, vers l’Orient, tu vois l’étoile Qui annonce le jour, elle que je connais si bien Et bientôt l’aube viendra. Bel companho, en chantant vos apel; non durmas pus, qu’ieu aug chanter l’auzel que vay queren lo jorn per lo bosctie, et ay paor quel gilos vos assatie; et ades sera l’alba. Beau compagnon, je t’appelle en chantant; Ne dors plus, car j’ai entendu l’oiseau chanter Pour annoncer le jour dans la forêt, Et j’ai peur que la jalousie ne t’assaille ; Et bientôt l’aube viendra. Bel companho, pos mi parti de vos yeu nom durmi nim muoc de ginlhos, ans pregieu Dieu, lo filh Santa Maria, queus mi rendes per lial companhia; et ades sera l’alba. Beau compagnon, depuis que je me suis séparée de toi, Je n’ai pas dormi et me suis tenu agenouillée Priant Dieu, le fils de Sainte Marie, Pour que tu reviennes en ma loyale compagnie : Et bientôt l’aube viendra. Bel companho, issetz al fenestrel et esgardaz las ensenhas del sel. Conoysiret sieu soy fizel messatie. Si non o faytz, vostres er lo dampnatie; et ades sera l’alba. Beau compagnon, sors à la fenêtre Et contemple les signes du ciel, Tu sauras si je suis une fidèle messagère. Si tu ne le fais pas, la souffrance sera tienne : Et bientôt l’aube viendra. Bel companho, la foras al peiro me preiavatz qu’ieu no fos dormilhos, enans velhes tota nueg tro ad dia. Ara nous platz mos chans ni ma paria; et ades sera l’alba. Beau compagnon, où que te conduisent tes pas Tu m’as demandé de ne pas m’endormir Mais de veiller nuit et jour Désormais, ni mes chants ni ma compagnie ne te plaisent Et bientôt l’aube viendra. Bel dos companh, tan soy en ric sojorn qu’ieu no volgra mays fos l’alba ni jorn; car la genser que anca nasques de mayre tenc et abras, per qu’ieu non prezi gaire lo fol gilos ni l’alba. Belle et douce amie, je me sens si bien (en si riche séjour) Que je ne voudrais plus jamais que l’aube ni le jour n’arrive; Car je tiens la plus belle créature jamais née d’une mère, Et pour cela je n’accorde pas d’importance, Ni au fou jaloux, ni à l’aube. Remarque : La BNF fait état de 20 enregistrements sonores de cette chanson. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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