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Les morts - Emile Verhaeren

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Les morts - Emile Verhaeren Empty Les morts - Emile Verhaeren

Message  Gil Def Dim 17 Fév - 18:58

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LA MORT ET LE DEUIL

Les morts - Emile Verhaeren 0_som159





Les morts
"Les Flammes hautes" - 1917
Emile Verhaeren


Les morts - Emile Verhaeren Les_mo12


En ces heures de soir où sous la brume épaisse
Le ciel voilé s'efface et lentement s'endort,
Je marche recueilli, mais sans vaine tristesse,
Sur la terre pleine de morts.

Je fais sonner mon pas pour qu'encore ils l'entendent
Et qu'ils songent, en leur sommeil morne et secret,
A ceux dont la ferveur et la force plus grandes
Refont le monde qu'ils ont fait.

lis ne demandent pas qu'une douleur oisive
Se traîne avec des pleurs autour de leurs cercueils.
Ils comprennent la part que l'oeuvre successive
Fait à la joie et à l'orgueil.

Leur esprit est en nous, mais non pas pour nous nuire
Et nous pousser, à contre-jour, comme à tâtons.
Leur voix est douce encor alors qu'on l'entend bruire
Mais que c'est nous, nous qui chantons.

Car l'heure est nôtre enfin ; et la belle lumière
Et le sol et les flots et les ronflants essaims
Des forces qu'on entend vibrer dans la matière
Sont asservis à nos desseins.

Autres sont pour nos coeurs et les dieux et les hommes,
Autres pour nos esprits le pouvoir et ses lois.
Un nouvel infini nous fait ce que nous sommes
Et met sa force en notre foi.

Bondissez donc, désir humain, puissance humaine,
Aussi loin que vous porte ou la lutte ou l'accord.
Que votre amour soit neuf et neuve votre haine
Sur la terre pleine de morts.





Autres textes du même auteur

A la gloire du vent
Aprement
Asseyons nous tous deux près du chemin
Au clos de notre amour, l'été se continue
Au passant d'un soir
Autour de ma maison
Avec le même amour
Avec mes vieilles mains
Avec mon sens, avec mon coeur
C'est la bonne heure
C'était en juin, dans le jardin
Chaque heure où je songe à ta bonté
Cloches
Cuisson du pain
Décembre (Les hôtes)
En hiver
Et maintenant que sont tombés
Et qu'importent et les pourquois et les raisons
Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues
Heure d'automne
L'abreuvoir
L'âge est venu
L'ancienne foi
L'arbre
L'aube, l'ombre, le soir, l'espace et les étoiles
L'effort
L'hospice
La cathédrale de Reims
La fenaison
La ferme
La fleur de lin  
La forêt
La grille
La joie
La mort du fermier
La neige
La plaine
La pluie
La vie
La ville nouvelle
Là-bas
Le chaland
Le cri
Le forgeron
Le gel
Le lierre
Le moulin
Le ruisseau
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Les bagnes
Les barques d'or d'un bel été
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Les Zeppelins sur Paris
Mariage
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Plus loin que les gares le soir
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Vénus
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Voici quinze ans déjà
Vous m'avez dit, tel soir









Dernière édition par Gil Def le Ven 7 Mar - 16:29, édité 2 fois

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