Les morts - Emile Verhaeren
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Les morts - Emile Verhaeren
LA MORT ET LE DEUIL |
Les morts "Les Flammes hautes" - 1917 Emile Verhaeren En ces heures de soir où sous la brume épaisse Le ciel voilé s'efface et lentement s'endort, Je marche recueilli, mais sans vaine tristesse, Sur la terre pleine de morts. Je fais sonner mon pas pour qu'encore ils l'entendent Et qu'ils songent, en leur sommeil morne et secret, A ceux dont la ferveur et la force plus grandes Refont le monde qu'ils ont fait. lis ne demandent pas qu'une douleur oisive Se traîne avec des pleurs autour de leurs cercueils. Ils comprennent la part que l'oeuvre successive Fait à la joie et à l'orgueil. Leur esprit est en nous, mais non pas pour nous nuire Et nous pousser, à contre-jour, comme à tâtons. Leur voix est douce encor alors qu'on l'entend bruire Mais que c'est nous, nous qui chantons. Car l'heure est nôtre enfin ; et la belle lumière Et le sol et les flots et les ronflants essaims Des forces qu'on entend vibrer dans la matière Sont asservis à nos desseins. Autres sont pour nos coeurs et les dieux et les hommes, Autres pour nos esprits le pouvoir et ses lois. Un nouvel infini nous fait ce que nous sommes Et met sa force en notre foi. Bondissez donc, désir humain, puissance humaine, Aussi loin que vous porte ou la lutte ou l'accord. Que votre amour soit neuf et neuve votre haine Sur la terre pleine de morts. Autres textes du même auteur A la gloire du vent Aprement Asseyons nous tous deux près du chemin Au clos de notre amour, l'été se continue Au passant d'un soir Autour de ma maison Avec le même amour Avec mes vieilles mains Avec mon sens, avec mon coeur C'est la bonne heure C'était en juin, dans le jardin Chaque heure où je songe à ta bonté Cloches Cuisson du pain Décembre (Les hôtes) En hiver Et maintenant que sont tombés Et qu'importent et les pourquois et les raisons Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues Heure d'automne L'abreuvoir L'âge est venu L'ancienne foi L'arbre L'aube, l'ombre, le soir, l'espace et les étoiles L'effort L'hospice La cathédrale de Reims La fenaison La ferme La fleur de lin La forêt La grille La joie La mort du fermier La neige La plaine La pluie La vie La ville nouvelle Là-bas Le chaland Le cri Le forgeron Le gel Le lierre Le moulin Le ruisseau Le vent Le voyage Les alouettes Les bagnes Les barques d'or d'un bel été Les cierges Les corneilles Les exodes Les giboulées Les gueux Les horloges Les machines Les mendiants Les pêcheurs à cheval Les pigeons Les plages Les Zeppelins sur Paris Mariage Mourir Plus loin que les gares le soir Soldats morts à la guerre Sur la mer Tout ce qui vit autour de nous Un matin Un toit, là-bas Vanniers Vénus Vers la mer Vieille ferme à la Toussaint Voici quinze ans déjà Vous m'avez dit, tel soir |
Dernière édition par Gil Def le Ven 7 Mar - 16:29, édité 2 fois
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