Maïakovski, Vladimir - 1893-1930

Gil Def Ven 4 Mar - 9:33

Vladimir MAIAKOVSKI

Maïakovski, Vladimir - 1893-1930 Russie11

Baghdati 07.07.1893 - 14.04.1930 Moscou

Maïakovski, Vladimir - 1893-1930 Majako10

BIOGRAPHIE

Vladimir Vladimirovitch Maïakovski, né le 7 juillet 1893 à Baghdati (Empire russe) et mort le 14 avril 1930 à Moscou, est un poète et dramaturge futuriste soviétique. Issu d’une famille modeste, il s’installe à Moscou en 1906, après la mort de son père. Maïakovski adhère au Parti social démocrate à 15 ans et participe aux manifestations révolutionnaires de 1905. Arrêté trois fois pour conspiration, il s'initie à la poésie alors qu'il est emprisonné à Boutyrskaïa en 1909. Il commence sa carrière littéraire à l'âge de 19 ans. Il devient rapidement l'un des meneurs du mouvement futuriste. Le premier manifeste du mouvement, Une gifle au goût public, est publié en 1912. Tout en exploitant cette nouvelle poésie, il en révolutionne les codes dans La Flûte en colonne vertébrale (aussi connue sous le nom de La Flûte des vertèbres, 1915) ou dans son Nuage en pantalon (1915), véritable manifeste du futurisme, qui est le fruit de sa relation troublée avec Lili Brik qu'il a rencontrée en 1915 alors qu'il entretient une relation avec sa jeune sœur Elsa Triolet. Il lui écrit et lui dédie sa vie durant ses plus belles poésies. Lili est déjà mariée avec Ossip Brik qui devient l'ami et l'éditeur du poète. Un complice ménage à trois s'instaure. Avec Serge Tretiakov, il fonde le journal LEF (1923-1925), qui influencera toute une génération d'écrivains. De retour à Moscou et après la révolution d'Octobre de 1917, qu’il accueille d’abord favorablement, Maïakovski utilise sincèrement son talent au service du pouvoir politique. Maïakovski est attiré par le cinéma. Il écrit des scénarios, joue et réalise un film en 1918, La Demoiselle et le Voyou. Il écrit également deux pièces satiriques, La Punaise (1928) et Les Bains publics (1929), où il "lave" les bureaucrates. Son Mystère-Bouffe (1918, 1921) est une pièce qui traite de la Révolution d'une façon épique. Il se heurte une fois encore au conformisme des critiques et du Parti. Il sillonne pourtant l'Europe en ambassadeur et visite Berlin et Paris. De 1923 à 1925, il prend les commandes de la revue LEF, à l'avant garde du futurisme. Partout on écoute ce géant à la voix de stentor célébrer la révolution dont il est le chantre. Après une série de ruptures et de réconciliations, il se sépare définitivement de Lili en 1924. Il part pour une tournée de conférences à New York (1925) où il rencontre Elly Jones, une jeune émigrée russe. De leur passion brève naît une fille, Patricia Jones Thompson. Il ne la reverra qu'en 1929. Lili ne le supporte guère et les relations se dégradent avec les Brik, plus tumultueuses que jamais après son retour à Moscou. Alors que la famine gronde, le cri torturé du Treizième apôtre plus désespéré que jamais résonne: "À bas votre amour, à bas votre art, à bas votre société, à bas votre religion." Le 14 avril 1930, le poète harassé qui, par défi, jouait aussi à la roulette russe, se tire une balle dans le cœur. Il rédigea sa propre épitaphe deux jours avant sa mort : "Le canot de l'amour s'est fracassé contre la vie (courante). Comme on dit, l'incident est clos. Avec vous, nous sommes quittes. N'accusez personne de ma mort. Le défunt a horreur des cancans. Au diable les douleurs, les angoisses et les torts réciproques !... Soyez Heureux !". Staline ordonne des funérailles nationales pour celui qu'il qualifie plus tard de "poète de la Révolution". Trotsky critique immédiatement la version officielle selon laquelle le suicide de Maïakovski n'aurait "aucun rapport avec les activités sociales et littéraires du poète". Il est après sa mort tour à tour déconsidéré, oublié, réhabilité par Staline sur l'insistance des Brik; "Ils l'ont tué une seconde fois" dira Boris Pasternak, mis à l'index à nouveau et, finalement, redécouvert au fil des révolutions.