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Poèma 06 - Pablo Neruda (1904-1973)

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Poèma 06 - Pablo Neruda (1904-1973) Empty Poèma 06 - Pablo Neruda (1904-1973)

Message  Gil Def Jeu 5 Mai - 14:53

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Poèma 06 - Pablo Neruda (1904-1973) Chili12

Pablo NERUDA
1904-1973




Poema 6 : Te recuerdo como eras
"Veinte poemas de amor y una canción desesperada" - 1924
Pablo Neruda (1904-1973)
Récitant : Luigi Maria Corsanico





Te recuerdo como eras en el último otoño.
Eras la boina gris y el corazón en calma.                          
En tus ojos peleaban las llamas del crepúsculo.
Y las hojas caían en el agua de tu alma.

Apegada a mis brazos como una enredadera,
las hojas recogían tu voz lenta y en calma.
Hoguera de estupor en que mi sed ardía.      
Dulce jacinto azul torcido sobre mi alma.

Siento viajar tus ojos y es distante el otoño:
boina gris, voz de pájaro y corazón de casa
hacia donde emigraban mis profundos anhelos
y caían mis besos alegres como brasas.

Cielo desde un navío. Campo desde los cerros.
Tu recuerdo es de luz, de humo, de estanque en calma!
Más allá de tus ojos ardían los crepúsculos.
Hojas secas de otoño giraban en tu alma.


Poèma 06 - Pablo Neruda (1904-1973) 3343609222

Je me souviens de toi
Traduction : Stéphanie Decante
Pablo Neruda : "Résider sur la terre. Oeuvres choisies"
Edition Gallimard (Quarto), 2023

Je me souviens de toi telle en ce dernier automne :
Toi, le béret gris et le cœur tranquille.
Dans tes yeux luttaient les flammes du crépuscule.
Et les feuilles tombaient dans les eaux de ton âme.

Enroulée à mes bras comme du liseron,
les feuilles recueillaient ta voix lente et tranquille.
Brasier de stupeur où ma soif flambait.
Douce jacinthe bleue courbée sur mon âme.

Soudain tes yeux voyagent et l’automne est bien loin :
béret gris, voix d’oiseau, et cœur de foyer
où migraient mes désirs les plus vifs et profonds
et tombaient mes baisers joyeux comme des braises.

Ciel vu d’un navire. Champ vu des collines.
Ton souvenir est lumière, brume, bassin tranquille !
Au-delà de tes yeux flambaient les crépuscules.
feuilles de l’automne tournoyaient dans ton âme.








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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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