Tu risa - Pablo Neruda (1904-1973)
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Tu risa - Pablo Neruda (1904-1973)
Tu risa "Los versos del Capitán" - 1952 Pablo Neruda (1904-1973) Récitant : Luigi Maria Corsanico Quítame el pan si quieres, quítame el aire, pero no me quites tu risa. No me quites la rosa, la lanza que desgranas, el agua que de pronto estalla en tu alegría, la repentina ola de plata que te nace. Mi lucha es dura y vuelvo con los ojos cansados a veces de haber visto la tierra que no cambia, pero al entrar tu risa sube al cielo buscándome y abre para mí todas las puertas de la vida. Amor mío, en la hora más oscura desgrana tu risa, y si de pronto ves que mi sangre mancha las piedras de la calle, ríe, porque tu risa será para mis manos como una espada fresca. Junto al mar en otoño, tu risa debe alzar su cascada de espuma, y en primavera, amor, quiero tu risa como la flor que yo esperaba, la flor azul, la rosa de mi patria sonora. Ríete de la noche, del día, de la luna, ríete de las calles torcidas de la isla, ríete de este torpe muchacho que te quiere, pero cuando yo abro los ojos y los cierro, cuando mis pasos van, cuando vuelven mis pasos, niégame el pan, el aire, la luz, la primavera, pero tu risa nunca porque me moriría. Ton rire Enlève mon pain si tu veux, enlever l’air de moi, mais ne m’enlève pas ton rire. N’enlève pas ma rose, la lance que vous bombardez, l’eau qui soudain éclatez dans votre joie, la vague soudaine de plante qui vous est née. Mon combat est dur et je reviens avec les yeux fatigués parfois après avoir vu la terre qui ne change pas, mais quand ton rire entre en jeu monte au ciel à ma recherche et ouvert pour moi toutes les portes de la vie. Mon amour, à l’heure coquille plus foncée votre rire, et si soudainement tu vois que mon sang tache les pierres de la rue, rire, parce que ton rire ce sera pour mes mains comme une épée fraîche. Au bord de la mer en automne, votre rire doit monter sa cascade de mousse, et au printemps, l’amour, je veux que ton rire comme la fleur à laquelle je m’attendais, la fleur bleue, la rose de ma saine patrie. Rire la nuit, du jour, de la lune, rire dans les rues tordu de l’île, rire de cette maladresse garçon qui t’aime, mais quand j’ouvre je ferme les yeux et les ferme, quand mes pas s’en vont, quand mes pas reviendront, me refuser le pain, l’air, lumière, ressort, mais ton rire jamais parce que je mourrais. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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