Poema 14 - Pablo Neruda (1904-1973)
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Poema 14 - Pablo Neruda (1904-1973)
Poema 14 : Juegas todos los días con la luz del universo. "Veinte poemas de amor y una canción desesperada" - 1924 Pablo Neruda (1904-1973) Récitant : Joan Mora Juegas todos los días con la luz del universo. Sutil visitadora, llegas en la flor y en el agua. Eres más que esta blanca cabecita que aprieto como un racimo entre mis manos cada día. A nadie te pareces desde que yo te amo. Déjame tenderte entre guirnaldas amarillas. Quién escribe tu nombre con letras de humo entre las estrellas del sur? Ah déjame recordarte cómo eras entonces, cuando aún no existías. De pronto el viento aúlla y golpea mi ventana cerrada. El cielo es una red cuajada de peces sombríos. Aquí vienen a dar todos los vientos, todos. Se desviste la lluvia. Pasan huyendo los pájaros. El viento. El viento. Yo sólo puedo luchar contra la fuerza de los hombres. El temporal arremolina hojas oscuras y suelta todas las barcas que anoche amarraron al cielo. Tú estás aquí. Ah tú no huyes. Tú me responderás hasta el último grito. Ovíllate a mi lado como si tuvieras miedo. Sin embargo alguna vez corrió una sombra extraña por tus ojos. Ahora, ahora también, pequeña, me traes madreselvas, y tienes hasta los senos perfumados. Mientras el viento triste galopa matando mariposas yo te amo, y mi alegría muerde tu boca de ciruela. Cuanto te habrá dolido acostumbrarte a mí, a mi alma sola y salvaje, a mi nombre que todos ahuyentan. Hemos visto arder tantas veces el lucero besándonos los ojos y sobre nuestras cabezas destorcerse los crepúsculos en abanicos girantes. Mis palabras llovieron sobre ti acariciándote. Amé desde hace tiempo tu cuerpo de nácar soleado. Hasta te creo dueña del universo. Te traeré de las montañas flores alegres, copihues, avellanas oscuras, y cestas silvestres de besos. Quiero hacer contigo lo que la primavera hace con los cerezos.. Tous les jours, tu joues avec la lumière de l’univers. Traduction : Stéphanie Decante Pablo Neruda : "Résider sur la terre. Oeuvres choisies" Edition Gallimard (Quarto), 2023 Tous les jours, tu joues avec la lumière de l’univers. Subtile visiteuse, tu te poses sur la fleur et sur l’eau. Tu es bien plus que cette tête blanche que j’étreins chaque jour comme une grappe entre mes main. A personne tu ne ressembles depuis que je t’aime. Laisse-moi t’étendre parmi de jaunes guirlandes. Mais qui écrit ton nom en lettres de fumée entre les étoiles du Sud ? Laisse–moi te rappeler comme tu étais alors, quand tu n’existais pas encore. Soudain le vent hurle et frappe à ma fenêtre close. Le ciel est un filet chargé de poissons noirs. Tous les vents, tous, viennent s’y échouer La pluie se déshabille. Les oiseaux passent en fuyant. Le vent. Le vent. Je ne peux lutter que contre la force des hommes. La tempête fait tourbillonner des feuilles brunes et libère toutes les barques hier au ciel amarrées. Mais toi tu es là. Et toi tu ne fuis pas. Toi tu me répondras jusqu’à l’ultime cri. Blottis-toi contre moi comme si tu avais peur. Pourtant parfois une ombre étrange a traversé tes yeux. A présent, à présent aussi, ma petite, tu viens avec du chèvrefeuille, Et il parfume tout jusqu’à tes seins. Tandis que le vent triste galope et tue des papillons moi je t’aime, et ma joie mord ta bouche de prune. Qu’il t’en aura coûté de t’habituer à moi, à mon âme solitaire et sauvage, à mon nom banni de tous. Tant de fois en nous baisant les yeux nous avons vu s’embraser l’étoile du Berger et sur nos têtes se déployer les crépuscules en tournoyants éventails. Mes paroles pleuvaient sur toi, et te caressaient. Depuis longtemps déjà j’aime ton corps de nacre ensoleillée. Au point que je te crois reine de l’univers. Je t’apporterai des montagnes des fleurs en joie, des copihues, des noisettes brunes, et des paniers sylvestres de baisers. Je veux te faire ce que le printemps fait aux cerisiers. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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