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Poema 18 - Pablo Neruda (1904-1973)

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Poema 18 - Pablo Neruda (1904-1973) Empty Poema 18 - Pablo Neruda (1904-1973)

Message  Gil Def Dim 8 Mai - 20:51

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Poema 18 - Pablo Neruda (1904-1973) Chili12

Pablo NERUDA
1904-1973




Poema 18 : Aqui Te Amo
"Veinte poemas de amor y una canción desesperada" - 1924
Pablo Neruda (1904-1973)
Récitant : Juan Jose Torres





En los oscuros pinos se desenreda el viento.
Fosforece la luna sobre las aguas errantes.
Andan días iguales persiguiéndose.

Se desciñe la niebla en danzantes figuras.
Una gaviota de plata se descuelga del ocaso.
A veces una vela. Altas, altas estrellas.

O la cruz negra de un barco.
Solo.
A veces amanezco, y hasta mi alma está húmeda.
Suena, resuena el mar lejano.
Este es un puerto.
Aquí te amo.

Aquí te amo y en vano te oculta el horizonte.
Te estoy amando aún entre estas frías cosas.
A veces van mis besos en esos barcos graves,
que corren por el mar hacia donde no llegan.

Ya me veo olvidado como estas viejas anclas.
Son más tristes los muelles cuando atraca la tarde.
Se fatiga mi vida inútilmente hambrienta.
Amo lo que no tengo. Estás tú tan distante.

Mi hastío forcejea con los lentos crepúsculos.
Pero la noche llega y comienza a cantarme.
La luna hace girar su rodaje de sueño.

Me miran con tus ojos las estrellas más grandes.
Y como yo te amo, los pinos en el viento,
quieren cantar tu nombre con sus hojas de alambre.


Poema 18 - Pablo Neruda (1904-1973) 3343609222

Ici, je t’aime.
Traduction : Stéphanie Decante
Pablo Neruda : "Résider sur la terre. Oeuvres choisies"
Edition Gallimard (Quarto), 2023

Dans les pins obscurs se démêle le vent.
La lune est phosphore sur les eaux errantes.
Des jours égaux passent et se poursuivent.

La brume défait sa ceinture en dansantes figures.
Une mouette d’argent se décroche du couchant.
Parfois une voile. Hautes, hautes étoiles.

La croix noire d’un bateau.
Seul.
parfois je m’éveille au matin, et mon âme est trempée.
La mer lointaine sonne, résonne.
Voici un port.
Ici je t’aime.

Et je t’aime et l’horizon se cache en vain.
Je t’aime encore parmi ces choses froides.
Parfois mes baisers partent sur ces graves bateaux,
qui voguent par les mers sans atteindre leur but.

Déjà je m’imagine oublié comme ces vieilles ancres.
Les quais sont plus tristes quand accoste le soir.
Ma vie s’épuise dans cette quête stérile.
J’aime ce que je n’ai pas. Tu es tellement distante.

Mon ennui se débat dans les lents crépuscules.
Mais la nuit vient et pour moi se met à chanter.
La lune fait tournoyer ses rouages de songes.

Les plus grandes étoiles me regardent de tes yeux.
Et puisque je t’aime, les pins avec le vent
veulent chanter ton nom de leurs aiguilles de fer.







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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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