Je me suis lavé de nuit, dans la cour - Ossip Mandelstam (1891-1938)
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Je me suis lavé de nuit, dans la cour - Ossip Mandelstam (1891-1938)
"Je me suis lavé de nuit..." "Poèmes (1921-1925)" - 1937 Ossip Mandelstam (1891-1938) Traduction (russe-français) : Philippe Jacottet Récitant : Jacques Bonnaffé Je me suis lavé, de nuit, dans la cour, Le ciel brillait d’étoiles grossières. Leur lueur est comme du sel sur la hache, Le tonneau, plein jusqu’au bord, refroidit. Le verrou est tiré sur le portail Et la terre, en conscience, est rude. De trame plus pure que la vérité De cette toile fraîche, on n’en trouvera pas. Dans le tonneau, l’étoile fond comme du sel Et l’eau glacée se fait plus noire, Plus pure la mort, plus salé le malheur, Et la terre plus vraie et redoutable. "Le poème de Mandelstam, de 1921, qui commence par le vers: "Je me suis lavé, de nuit, dans la cour" (ou simplement "dehors"), représente à mes yeux un modèle de poésie à opposer à presque toute celle qui s'écrit aujourd'hui (et malheureusement à mes propres essais, si irrémédiablement éloignés de ce que je voudrais et que j’admire, précisément, en un tel poème). Réconciliant le proche et le lointain à partir des choses les plus simples, rude sans être crispé, douloureux mais sobre. D'ailleurs, aucun poète depuis des années ne m'a donné le sentiment de la "grande" poésie comme Mandelstam, même à travers des traductions que l'on devine de valeur très inégale" (Philippe JACCOTTET, Carnets 1968-1979) |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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