Roud, Gustave : 2002 - France Culture - "Une vie, une oeuvre"

Gil Def Mer 21 Juil - 8:31

Gustave ROUD

Roud, Gustave : 2002 - France Culture - "Une vie, une oeuvre" Suisse14

Saint Légier 20.04.1897 – 10.11.1976 Carrouge

Roud, Gustave : 2002 - France Culture - "Une vie, une oeuvre" Roud_g10

France Culture - "Une vie, une oeuvre" 17.02.2002
Emission proposée par Catherine Soullard

Notice :
Gustave Roud (1897-1976)
"Ô attente, ô soif que rien n'assouvira jamais ! Une fête va finir... Une touffe de plume tiède à ton épaule recommence le paradis. Laisse dormir encore le prompt troupeau des muscles aux prairies dorées de ta force. Repose, laboureur las, règne et rayonne sous le soleil suspendu, maître du monde... Le temps lui-même à tes genoux couché lèche avec lenteur, comme un chien, ta grande main fauve éternelle. Nuage, tragédien léger... J'apprivoise les plus furtives présences. Un jour, je fus admis vivant à l'éternel... O mère, écoute : il n'y a plus d'ailleurs. Mais tu sais bien qu'il n'y a pas de repos. Une façade tremble dans l 'obscur, le jardin se peuple de roses. J'obéis. je retourne au pied du frêne d'autrefois."
L'un des plus grands poètes romands de ce siècle, un marcheur, un arpenteur de chemins et de forêts, l'auteur de ‘Petit traité de la marche en plaine’. Il a passé sa vie à Carrouge, près de Mézières, dans la ferme familiale. Discret, droit et solitaire, il écrit "à l'écart de la vaine rumeur littéraire" dira Philippe Jacottet, qui ajoute : « j’ai toujours vu dans cette vie obstinée et discrète le modèle exemplaire d'une aventure purement intérieure". La poésie de Gustave Roud est en effet une aventure résolument intérieure. Elle est un absolu. Quête d'un paradis perdu, amour de la terre et de la vie paysanne, de la mère, de l'enfance, de la mort. Le poète oscille entre l'expérience douloureuse de la différence solitaire et celle, exaltante, des fulgurances où se laissent entrevoir des morceaux de paradis, où se laissent percevoir l'accord avec le monde, et ce n'est pas un hasard s'il a traduit, et avec quelle intime subtilité, Hölderlin, Novalis et Trakl.