Gil Def Jeu 10 Déc 2020 - 14:19
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Le rendez-vous "Les vaines tendresses" - 1875 René François Sully Prudhomme
Dans ce nid furtif où nous sommes, Ô ma chère âme, seuls tous deux, Qu’il est bon d’oublier les hommes, Si près d’eux !
Pour ralentir l’heure fuyante, Pour la goûter, il ne faut pas Une félicité bruyante ; Parlons bas.
Craignons de la hâter d’un geste, D’un mot, d’un souffle seulement, D’en perdre, tant elle est céleste, Un moment.
Afin de la sentir bien nôtre, Afin de la bien ménager, Serrons-nous tout près l’un de l’autre Sans bouger ;
Sans même lever la paupière : Imitons le chaste repos De ces vieux châtelains de pierre Aux yeux clos,
Dont les corps sur les mausolées, Immobiles et tout vêtus, Loin de leurs âmes envolées Se sont tus ;
Dans une alliance plus haute Que les terrestres unions, Gravement comme eux côte à côte, Sommeillons. […]
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)