Gil Def Mer 10 Mar 2021 - 13:28
LES VOYAGES LES INVITATIONS AU VOYAGE
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Trains en été "Les Eblouissements" - 1907 Anna de Noailles
Pendant ce soir inerte et tendre de l’été, Où la ville, au soir bleu mêlant sa volupté, Laisse les toits d’argent s’effranger dans l’espace, J’entends le cri montant et dur des trains qui passent… — Qu’appellent-ils avec ces cris désespérés ? Sont-ce les bois dormants, l’étang, les jeunes prés, Les jardins où l’on voit les petites barrières Plier au poids des lis et des roses trémières ? Est-ce la route immense et blanche de juillet Que le brûlant soleil frappe à coups de maillet ; Sont-ce les vérandas dont ce dur soleil crève Le vitrage ébloui comme un regard qui rêve ? — Ô trains noirs qui roulez en terrassant le temps, Quel est donc l’émouvant bonheur qui vous attend ? Quelle inimaginable et bienfaisante extase Vous est promise au bout de la campagne rase ? Que voyez-vous là-bas qui luit et fuit toujours Et dont s’irrite ainsi votre effroyable amour ? — Ah ! de quelle brûlure en mon cœur s’accompagne Ce grand cri de désir des trains vers la campagne…
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)