Gil Def Mar 23 Mar - 9:41
LE PARTI PRIS DES CHOSES LES MONUMENTS, LES SITES
|
|
Devant la grande rosace "Le Sanglot de la terre" - 1880 Jules Laforgue
Oh ! l’Orgue solennel entonne Le Dies iræ du dernier jour. La Grande Rosace octogone Plus douloureusement rayonne D’Adoration et d’Amour.
Avalanches de Roses pâles, Et de Lys tièdes de langueur, Déluge éternel de pétales, Parfums, musiques triomphales Noyez, bercez, broyez mon cœur.
Je suis le Parfum du martyre, L’Amour sans but, sans chair, l’Ardeur. Je veux me parfumer de myrrhe, Je veux pleurer, je veux sourire Je veux me fondre de Pudeur !
Nimbés de rubis, de topaze, Diaphanes et fulgurants, Les Anges que l’Éternel embrase, Vêtus d’ineffable et d’extase, Vont, m’emportent dans leurs torrents !
Gloire ! Douleur ! Douleur encore ! Et devant les Élus des Cieux, Dont l’âme en montant s’évapore, Les portes d’azur et d’aurore Volent sur leurs gonds furieux !
Alleluia ! Douceur ! Faiblesse ! Spasme céleste et sans retour ! Puissants ouragans d’allégresse, Faites s’enlacer sans cesse Les soleils parfumés d’amour !
Et le grand Sanglot des choses Roule sans fin répercuté, À travers les apothéoses Des sphères fraîchement écloses Aux échos de l’Éternité.
|
|
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)