Gil Def Jeu 20 Avr - 17:40
MANIFESTEMENT CHERCHE-MONDE
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Poésie au devoir d'humanité Gil DEF - N° 780 / 24.10.2012
Ecrire car c’est vain de crier grâce des jours de peine Le poète s’en vient par un état d’esprit transpercé Cent fois les mots absents ou départis des yeux mouillés Peut-il s’en arranger de ses poèmes pierre et laine
Et l’être ne parle ni pour se plaindre ni maudire Il y rejoint sa vérité parmi les séparés Ainsi sait-il vraiment à quoi servira d’adresser De chaque vers la parole qui délivre du pire
Ecrire car c’est vain de prier le temps qu’il nous tienne Le poète s’en tient à ses liens de vie tant qu’ils sont Peut être à l’ambition de s’entendre avec la raison De ne point lâcher prise en dépit de fautes humaines
Et l’être est un souffle cette culture qui respire Cet éventail ouvert de l’infini des émotions De chaque éveil des sentiments jusqu’à l’exaltation Mais aussi mots perdus pour les chers portraits au sourire
Ecrire car c’est vain de compter prédire sa route Le poète maintient pourtant que l’on peut avancer Même avec le regret de ses rêves éparpillés On le dit obstiné, mais sait-on combien ça lui coûte
Et l’être se défend comme il peut des méchantes choses Des contrats sans valeur de la conscience dissociés C’est une liberté comme un autre sens de voie sacrée Contre les mots trahis de paix, de soie, et puis de roses
Ecrire car c’est vain de vouloir effacer les doutes Le poète s’abstient de se défausser de questions Ainsi est-il l’appel à l’art des imaginations Pour trouver contre nos malheurs le cœur de passer outre
Et l’être se renaît par regain et métamorphose Par ce langage innombrable d’un intérieur profond Par la fleur de chérir toute vie en exposition Dans l’Inconditionnel pour parti pris, fait et cause
Ecrire car c’est vain de fuir l’idée de nos vies brèves Le poète retient entre le congé et l’adieu Ce qu’il veut transmettre de prairies sous le clos des yeux Part de sa souvenance et temps de rouge vif aux lèvres
Et l’être est un saule ou un au-dessus de l’épaule Une dépendance du pleuvoir ou du veiller tard Rien qui ne soit mis de côté, mais tout comme au devoir De faire au mieux le tri entre silences et paroles
Ecrire car c’est vain d’expliquer pourquoi les poètes Supposés étrangers et même à l’esprit dérangé Signal de détresse avant tous les rêves brisés Bien avant cet ultimatum, être mais … ne plus être
Ecrire car c’est vain mais qui peut en faire reproche Qui me dira ne pas chercher ses raisons de l’accroche
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)