Gil Def Mar 6 Juil - 8:15
BONHEUR, DOULEUR ET MALHEUR D’AIMER VERSIONS MULTIPLES D'AIMER
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La vendangeuse "Odelettes" - 1856 Théodore de Banville
Toi dont les cheveux doux et longs Se déroulent en onde fière, Comme les flots de ta rivière, O belle fille de Châlons ! Penche ta tête parfumée Que je puisse, ô ma bien-aimée ! Voir baigné par ces cheveux blonds Ton riant profil de camée.
O fille d’un climat divin ! Tu naquis plus blanche qu’un cygne Et ton grand-père dans sa vigne Mouilla ta lèvre avec du vin ! Aussi, lorsque la primevère Triomphe du climat sévère, Loin du monde vulgaire et vain, Vers les cieux tu lèves ton verre.
Toute à l’instant qu’il faut saisir, Tu mords, et d’une ardeur pareille, Aux raisins gonflés de la treille Comme à la grappe du plaisir ! Et sur ta poitrine, où se noie Une lumière ivre de joie, Mûrissent les fruits du Désir Comme une vendange qui ploie.
En tes veines, de toutes parts, Bourguignonne aux tresses dorées, Le sang des Bacchantes sacrées Bouillonne dans ton sang épars, Et tu tiens tes idolâtries De ces guerrières des féeries Qui conduisaient les léopards Avec des guirlandes fleuries !
Il fut ton aïeul, cet amant De la chanson ivre et sauvage, Menant sur son char de feuillage, Par l’Attique, un troupeau charmant ! C’est pourquoi, danseuse étourdie, Tu fais d’une main si hardie Carillonner joyeusement Les grelots de la Comédie !
O vendangeuse ! tu souris, Embrassons-nous jusqu’à l’ivresse ! Buvons encore, ô ma maîtresse ! Déroule tes cheveux chéris Sur ces raisins ! car, ô merveilles ! Tes tresses blondes sont pareilles Au soleil qui les a mûris, Et ta bouche aux grappes vermeilles.
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)