Chanson d'automne - Maurice Rollinat
COUPS DE COEUR POETIQUES :: POEMES EN EXPOSITION SUR UN THEME :: BONHEUR, DOULEUR ET MALHEUR D'AIMER
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Chanson d'automne - Maurice Rollinat
BONHEUR, DOULEUR ET MALHEUR D’AIMER VERSIONS MULTIPLES D'AIMER |
Chanson d'automne "Les Névroses" - 1883 Maurice Rollinat Musique : Maurice Rollinat Interprète : Yvonne Darle Les nuages sont revenus Et la treille qu'on a saignée Tord ses longs bras maigres et nus Sur la muraille renfrognée, La brume a terni les blancheurs Et cassé les fils de la Vierge Et le vol des martins-pêcheurs Ne frissonne plus sur la berge Viens cueillir encore un beau jour En dépit du temps qui nous brise Et mêlons nos adieux d'amour Aux derniers parfums de la brise Les arbres se sont rabougris, La chaumière ferme sa porte Et le petit papillon gris A fait place à la feuille morte, Plus de nénuphars sur l'étang, L'herbe languit, l'insecte râle Et l'hirondelle en sanglotant Disparaît à l'horizon pâle Viens cueillir encore un beau jour En dépit du temps qui nous brise Et mêlons nos adieux d'amour Aux derniers parfums de la brise Poème initial : Le torrent a franchi ses bords Le torrent a franchi ses bords Et gagné la pierraille ocreuse ; Le meunier longe avec efforts L’ornière humide qui se creuse. Déjà le lézard engourdi Devient plus frileux d’heure en heure ; Et le soleil du plein midi Est voilé comme un œil qui pleure. Les nuages sont revenus, Et la treille qu’on a saignée Tord ses longs bras maigres et nus Sur la muraille renfrognée. La brume a terni les blancheurs Et cassé les fils de la Vierge, Et le vol des martin-pêcheurs Ne frissonne plus sur la berge. Les arbres se sont rabougris ; La chaumière ferme sa porte, Et le petit papillon gris A fait place à la feuille morte. Plus de nénuphars sur l’étang ; L’herbe languit, l’insecte râle, Et l’hirondelle en sanglotant Disparaît à l’horizon pâle. Près de la rivière aux gardons Qui clapote sous les vieux aunes, Le baudet cherche les chardons Que rognaient si bien ses dents jaunes. Mais comme le bluet des blé, Comme la mousse et la fougère, Les grands chardons s’en sont allés Avec la brise et la bergère. Tout pelotonné sur le toit Que l’atmosphère mouille et plombe, Le pigeon transi par le froid Grelotte auprès de la colombe ; Et, tous deux, sans se becqueter, Trop chagrins pour faire la roue, Ils regardent pirouetter La girouette qui s’enroue. Au-dessus des vallons déserts Où les mares se sont accrues, À tire-d’aile, dans les airs Passe le triangle des grues ; Et la vieille, au bord du lavoir, Avec des yeux qui se désolent, Les regarde fuir et croit voir Les derniers beaux jours qui s’envolent. Dans les taillis voisins des rocs La bécasse fait sa rentrée ; Les corneilles autour des socs Piétinent la terre éventrée, Et, décharné comme un fagot, Le peuplier morne et funèbre Arbore son nid de margot Sur le ciel blanc qui s’enténèbre. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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