|
La suprématie de vivre Gil DEF. N° 869 / 10.01.2020
Rien ne change et ne changera, à s’en exaspérer Me défends de tel verdict, de tel mal d’impuissance Vis-à-vis de la grande fabrique qui instruit la violence Et toute histoire de droit, de foi, tellement mortifiés
Ce n’est pas vivre, sujet au non-sens insupportable L’être apeuré, angoissé comme une proie aux abois L’avoir sinistré du fléau des exploiteurs qui s’abat Le tout à l’impersonnel pour en désigner les coupables
Quoi toujours ces pouvoirs, cent calamités qui font loi Et l’humanité impliquée en tant d’histoires assassines Les enfers sur terre, et toute conscience à l’abîme Face à tout cela, tout acte mémoriel ment et mentira
Vivre n’est pas dépendre du rien à comprendre Des césars et de tout clan despote triomphant D’un fait majeur depuis au moins dix mille ans La grandeur mais le drame toujours à s’attendre
En combien de lieux, c’est l’effondrement à jamais Toute parole y est inutile, inculte, et obscène Le devoir de mémoire, qu’en est-il à l’oubli même D’une impossible justice à tout conduire au respect
A l’évocation d’une injustice, pourquoi ces renvois Tout ne va pas si mal, ici, ou le bonheur, ça se mérite Peut-on longtemps cet esprit qui commode s’acquitte Des peines des autres quand le mal social est seul contrat
Personne n’est en sécurité, à l’abri d’une injustice D’un malheur par devers soi, puisque le genre humain La division, la disproportion luxe et misère sans fin Le grandiose, mais au revers toujours les sacrifices
Vivre, ce n’est ni performer, ni s’obliger à un projet A un cadre, décidés par d’autres de façon arbitraire Vivre, c’est exiger qu’on puisse choisir et se faire Une situation gratifiante même à l’imparfait
Qui a raison, dans ce monde à tant de paradoxes Quoi le dernier mot serait on ne sait où l’on va Tirer une corde et puis résistera ou cassera Répondrai vivre, et rien d’une opinion orthodoxe Vivre, n’est pas une option à soumettre au débat A des négociations, à des compromis d’aucune sorte Au nom de quoi tel postulat usé des grandes portes A passer pour faire doléance de ce qui ne va pas
Quoi toujours les émotions mais rien n’atteindre M’extrait du rapport délirant, vainqueurs et vaincus Ma philosophie, c’est vivre, à recherche éperdue La sève des amours ferventes, à tout étreindre
|
|