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Chronique d'un vécu sans jugement Gil DEF - N° 874 / 14.05.2020
Peut-être n’a-t-il pas trouvé un sens à l’existence Cet homme, à l’âge de son dernier bail, jour après jour Du côté abandon de prétendues reconnaissances Tant contraint à un tout à distance et aux indifférences Cet homme, de mille faits inconnus pour le faire court
Il y a longtemps de ça, il fut large à l’espérance Comme une grande maison et un jardin tout autour Par présences pénétrantes de tout fait de romance De toute son enfance, il était oracle de la confiance Des racines et des ailes pour former tous les discours
Peut-être n’avait-il pas compris ce que le temps emporte Cet homme, comme ci, comme ça, d’un bonjour ou pas L’on ne choisit ni ce que l’on est, ni ce que l’on porte De ses besoins et de ses envies, qui donc s’y rapporte Cet homme, de combien de contradictions et de pourquoi
Il y a longtemps, cause pour cause, tant opportunes Il s’enseigna à naître d’une amour d’Elle pour toute foi Le monde en fut changé, palpitant de primes fortunes De ses dix-sept ans, il était élan et sans peur aucune Elle, lui serait si loin, Elle lui resterait si là
Peut-être croirez-vous l’apercevoir, digne ou indigne Cet homme n’a rien à marchander, rien à faire savoir Clandestin parce que ni héros, ni déclaré victime Néanmoins suspect parce que tous les paradigmes De la planète des fous, et des corruptions de pouvoirs
Pourtant, tant d’années, il fut ainsi de même constance A tenir parole, chose promise, chose due A se refuser tout abattement, il était résistance Aux insultes à la raison, aux usages de violences Sans rien d’une retenue, même à la déconvenue
Peut-être a-t-il trop perdu, faute aux choses incomprises Cet homme en ce désir toujours d’encore les passions L’esprit des éventails, des retrouvailles qui se grisent Enamourées, ponctuées à leurs marges, l’expertise Des sentiments à nu, comme jamais il n’en fut question
Est-il utile d’en dire plus ? N’écris qu’à l’énigme Chacun l’est, à l’effet des horloges et des miroirs De cet homme, ni par pitié ni pour qu’on le désigne Au pourquoi, comment, à quand il aurait été sublime Plus d’une fois vulnérable, il plia tout savoir
Peut-être serait-il l’effeuillée de toutes les coutumes Que ce soit en saison ou à déraison des séductions, Cet homme, en souvenance, il déplace ce qu’il assume Il dit comme on ne dit pas, ce qu’on peut avoir d’amertume De la nostalgie, il augmente ses élucubrations
Pour ses dernières années, lui sera-t-il permis d’être Encore et encore, vivant, quand bien même les chocs L’équilibre précaire pour ce que l’on peut se permettre Pour son dernier bail, qui sera-t-il, mais ici je m’arrête Mourir, ne pas mourir ainsi nous n’irons jamais loin
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