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Le quatrain

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Message  Gil Def Sam 21 Nov - 14:45

Le quatrain 721364  Le quatrain 721364  Le quatrain 721364


TYPES DE POEMES

- LE QUATRAIN -





DEFINITION

Si le quatrain désigne une strophe de quatre vers en tant que partie d’un poème, le quatrain peut aussi désigner un poème court en une strophe de quatre vers.

EXEMPLES

Je suis François, dont il me poise
Né de Paris emprès Pontoise
Et de la corde d'une toise
Saura mon col que mon cul poise

François Villon – Ballade que feit Villon quand il fut jugé à mourir

Mon naturel me contrainct de l’aimer
Et ses vertus m’invitent à le faire ;
Mais si elle veut à tant d’autres complaire
Que ne scay qui sienne la peut nommer.

Melin de Saint-Gelais

L'autre jour au fond d'un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Que croyez-vous qu'il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.

Voltaire, Anecdotes sur Jean Fréron

STRUCTURE

Il n’y a pas lieu de considérer que le quatrain doit répondre à une structure que ce soit pour le mètre des vers ou pour un système de rimes.

UNE CONCEPTION DU QUATRAIN



Parmi les poètes contemporains qui utilisent beaucoup le quatrain, on peut citer François Cheng qui conçoit le quatrain "comme une dramaturgie à quatre temps : le premier vers qui est l'exorde (entrée en matière), le deuxième vers qui est le développement, le 3ème vers qui doit marquer un tournant ascendant et le quatrième vers qui doit aboutir à une perspective ouverte".

Nous avons bu tant de rosées  
En échange de notre sang  
Que la terre cent fois brulée  
Nous sait bon gré d’être vivants

*

Nuage un instant
apprivoisé
Tu nous délivres
De notre exil

François Cheng


REMARQUE

Il est  possible de trouver des poèmes qui sont une succession de quatrains indépendants.

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.


Charles Baudelaire – Les Fleurs du Mal








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