Le cygne - René François Sully Prudhomme
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Le cygne - René François Sully Prudhomme
L'HOMME ET LA NATURE LE MONDE ANIMAL |
Le cygne "Les Solitudes" - 1869 René François Sully Prudhomme Récitant : Jean Marchat Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil À des neiges d'avril qui croulent au soleil ; Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire, Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire. Il dresse son beau col au-dessus des roseaux, Le plonge, le promène allongé sur les eaux, Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe, Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante. Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix, Il serpente, et laissant les herbages épais Traîner derrière lui comme une chevelure, Il va d'une tardive et languissante allure ; La grotte où le poète écoute ce qu'il sent, Et la source qui pleure un éternel absent, Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule En silence tombée effleure son épaule ; Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur, Superbe, gouvernant du côté de l'azur, Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire, La place éblouissante où le soleil se mire. Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus, À l'heure où toute forme est un spectre confus, Où l'horizon brunit, rayé d'un long trait rouge, Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge, Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit Et que la luciole au clair de lune luit, L'oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète La splendeur d'une nuit lactée et violette, Comme un vase d'argent parmi des diamants, Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments. Autres textes du même auteur A Alfred de Vigny A André Chénier A Jean Aicard A l'Océan A la Grèce A Leconte de Lisle A Marceline Desbordes-Valmore A Rémy Belleau A Ronsard A Théodore de Banville A Théophile Gautier Ah le cours de mes ans Au jour le jour Aux amis inconnus Aux poètes futurs Ce qui dure Cri perdu Eclaircie Immortelle Je me croyais poète L'agonie L'artiste L'automne L'épée L'escrime L'une d'elles La beauté fait croire La création La mémoire La mer La musique La poésie La Prière La roue La source des vers La terre et l'enfant La Vénus de Milo La vieillesse La violette Le château de Vaux Le dernier adieu Le meilleur moment des amours Le premier deuil Le réveil Le seul qui sache Le temps perdu Le vase brisé Les amours terrestres Les berceaux Les oiseaux Midi au village Paysan Première solitude Pluie Prière Science et poésie Sur la mort Un rendez-vous Une larme Victor Hugo |
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