Gil Def Lun 1 Mar - 15:36
DE LA CONDITION HUMAINE MISERES ET CALAMITES
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Le jeune mendiant "Oeuvres complètes" - 1843 Elisa Mercoeur
Je souffre, le besoin me contraint à le dire ; Le malheur me retient sous sa méchante loi. À ce monde bruyant, qui paraît vous sourire, Dérobez un regard pour le jeter sur moi.
L’eau pure du Léman vient baigner ma patrie ; Là, comme vous, jadis j’eus aussi mon bonheur. Je suis pauvre à présent, je pleure, je mendie : Près du beau lac Léman n’est resté que mon cœur.
Je serais sans désir, si vous viviez encore, Bons parens, que vers lui rappela le Seigneur ! Mais je suis repoussé par la main que j’implore, Et je n’obtiens jamais un mot consolateur.
Du pain, hélas ! voilà ce qu’il faut à ma vie, Je ne sais point créer d’inutiles besoins ; Ne fermez pas votre âme à la voix qui supplie ; Pour le pauvre le Ciel a réclamé des soins.
Vous n’osez m’approcher !… L’habit de la misère De celui qu’il recouvre est-il le déshonneur ? Quand votre œil dédaigneux (ou du moins je l’espère) S’attache au vêtement, Dieu regarde le cœur.
Il lit au fond du mien ce qu’il a de souffrance, Ah ! puisse-t-il au vôtre inspirer la pitié ; Donnez ! bien peu suffit à ma frêle existence
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)