Les biches - Anna de Noailles
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Les biches - Anna de Noailles
L'HOMME ET LA NATURE LE MONDE ANIMAL |
Les biches "Les Forces éternelles" - 1920 Anna de Noailles Biches qui rôdez dans le bois, Calmes, perplexes, attentives, Et qui, dans l’instant où j’arrive, Vous dissipez autour de moi Lentement, mollement, chacune, En cercle autour de mon regard, Comme un nuage au ciel du soir Se défait autour de la lune. Que j’aime vos airs vaporeux, Et ces grands flocons de silence Qui tombent avec nonchalance De vos pas prudents et peureux ! Douces, et pourtant infidèles, Vous fuyez en tressant vos pieds, Avec des regards effrayés, Comme un oiseau avec ses ailes ! Tendres animaux clandestins Vêtus de bure, Couventines, Qui frémissez dans le matin Comme des cloches en sourdine, Dans cette suave saison J’entends bien vos songes qui volent. Lorsque les calmes chemins sont Pleins de sentiments sans paroles ! — Ô rêveuse Communauté En oraison dans le feuillage. Immenses papillons d’été. Corps qui ne semblez qu’un sillage. Vos yeux sont de dolents soupirs Dressés sur la brise amollie ; Mais puisque la mélancolie N’est que le voile du désir. En quel lieu, dans quelles ténèbres, Le crime enivrant du plaisir, À la fois bachique et funèbre, Vient-il sur vous s’appesantir ? Quand glissez-vous, furtives, promptes, Voraces aussi, vers celui Dont le cri puissant vous conduit Par delà l’espoir et la honte ? — Ô biches, dont le noble ennui Dans les bleus matins se promène, Je songe à ces heures des nuits Où vous avez une âme humaine… Autres textes du même auteur Annecy Après l'ondée Automne, ton soleil Bayonne Ce ne sont pas les mots Chaleur Comme le temps est court Constantinople Eloge de la rose Entre les tombeaux et les astres Exaltation Eveil d'une journée Il fera longtemps clair ce soir Il pleut. Le ciel est noir J'écris pour que le jour où je ne serai plus J'espère de mourir Je croyais être Je veux bien respirer… Jeunesse Joviale odeur de la neige L'abondance L'ardeur L'automne L'enchantement de la Sicile L'enfance L'hiver L'Ile des folles à Venise L'innocence L'inquiet désir L'Inspiration L'offrande à la nature La cité natale La jeunesse La journée heureuse La mort de Jaurès La mort dit à l'homme La mort fervente La musique de Chopin La naissance du jour La vie profonde Le baiser Le cri des hirondelles Le jardin et la maison Le pays Le plaisir des oiseaux Le port de Palerme Le soldat Le souvenir des morts Le temps de vivre Le verger Le voyage Le voyage sentimental Les bords de la Marne Les îles bienheureuses Les journées romaines Les morts Les morts pour la Patrie Les nuits d'été Les plaisirs des jardins Les poètes romantiques Les voyages Matin frémissant Mon âme de peine et de joie Novembre O lumineux matin Ô Mort, vous rendez tout… Paysage du Hainaut Prière au destin Prière du combattant Qu'ai-je à faire de vous ? S'il est quelque autre chose au monde Stances à Victor Hugo Trains en été Tristesse de l'amour Un automne à Venise Un jardin au printemps Un soir à Vérone Un soir en Flandre Verdun Versailles Visite à la cathédrale de Reims |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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