Gil Def Dim 19 Déc - 14:06
L'HOMME ET LA NATURE AU FIL DES SAISONS
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Automne, ton soleil "Les Forces éternelles" - 1920 Anna de Noailles
Automne, ton soleil, comme une tiède main. S’est encor ce matin posé sur mon visage, Une claire gaieté émanait des chemins Où les ruisseaux glissaient comme un liquide herbage
Il semblait que l’été, rétrécissant son cœur. Eût laissé dans l’azur ce cercle étroit et tendre D’un soleil plus lointain, dont la pâle chaleur S’isolait dans l’éther sans vouloir en descendre.
— Mais ce ciel délicat, paisible, cristallin, Ne pouvait pas tromper, triste Automne économe, Cet amoureux besoin qu’a la race des hommes De louer ce qui naît, et non ce qui s’éteint !
Le doux parfum des bois dissous dans le silence, Les jardins, leur dernier œillet, mince et fringant, L’abeille frappant l’air d’un vol moins arrogant, M’emplissaient d’une amère et sûre défiance.
— Et pourtant, que m’importe, enfin, ce sol plus nu ! Voudrais-je maintenir l’expansion suprême ? Ayant tout désiré, ayant tout obtenu. L’excès dans la douleur et dans le plaisir même,
Ne dois-je pas aimer cette saison qui meurt, Qui ferme lentement ses ailes fatiguées, Et qui, sentant faiblir l’éclat et les rumeurs, Se confie au néant, soumise et subjuguée ?
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)