Si tu me olvidas - Pablo Neruda
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Si tu me olvidas - Pablo Neruda
Si tu me olvidas Pablo Neruda Récitant : Luigi Maria Corsanico QUIERO que sepas una cosa. Tú sabes cómo es esto: si miro la luna de cristal, la rama roja del lento otoño en mi ventana, si toco junto al fuego la impalpable ceniza o el arrugado cuerpo de la leña, todo me lleva a ti, como si todo lo que existe, aromas, luz, metales, fueran pequeños barcos que navegan hacia las islas tuyas que me aguardan. Ahora bien, si poco a poco dejas de quererme dejaré de quererte poco a poco. Si de pronto me olvidas no me busques, que ya te habré olvidado. Si consideras largo y loco el viento de banderas que pasa por mi vida y te decides a dejarme a la orilla del corazón en que tengo raíces, piensa que en ese día, a esa hora levantaré los brazos y saldrán mis raíces a buscar otra tierra. Pero si cada día, cada hora sientes que a mí estás destinada con dulzura implacable. Si cada día sube una flor a tus labios a buscarme, ay amor mío, ay mía, en mí todo ese fuego se repite, en mí nada se apaga ni se olvida, mi amor se nutre de tu amor, amada, y mientras vivas estará en tus brazos sin salir de los míos. - Los versos del Capitán - Las furias - Je veux que tu saches une chose. Tu sais comment sont les choses : si je regarde la lune de cristal, la branche rouge de cet automne langoureux depuis ma fenêtre, si je touche près du feu l'impalpable cendre ou le corps flétri du bois, tout me ramène à toi, comme si tout ce qui existe, arômes, lumière, métaux, n'étaient que des petits bateaux qui naviguent jusqu'à tes îles qui m'attendent. Bien, maintenant si peu à peu tu cesses de m'aimer Je cesserais de t'aimer petit à petit. Si soudainement tu m'oublies ne me cherche pas, car déjà je t'aurais oublié. Si tu considères long et fou le vent des drapeaux qui passe par ma vie et tu te décides à me laisser sur le rebord du cœur dans lequel j'ai mes racines, pense qu'en ce même jour, à cette heure même Je lèverais les bras pour me déraciner afin de chercher une autre terre. Mais si à chaque jour, à chaque heure tu sens que je suis ta destinée de tendresse implacable. Si chaque jour élève une fleur sur tes lèvres pour me chercher, Ô, mon amour, oh, mon amour, en moi tout ce feu se répète, en moi rien ne s' éteint ni ne s'oublie, mon amour se nourrit de ton amour, bien-aimée, et tant que tu vivras tu resteras dans tes bras sans sortir des miens. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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