Dans la main de la terre - I muvrini & Polyphonies corses (2004)
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Dans la main de la terre - I muvrini & Polyphonies corses (2004)
Dans la main de la terre Paroles et Musique : Jean-François Bernardini Nuit celtique III (2004) Interprètes: I muvrini & Polyphonies corses Il y avait peut être cent ans qu'elle était là ou peut être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage. Je ne saurais vous dire où était son pays, où était sa maison, si elle était femme de marin, de paysan, d'exilé ou d'émigrant, si elle avait franchit la mer, une montagne ou l’océan. La terre semblait être derrière elle. En la voyant marcher, on pouvait imaginer qu'elle la portait toute seule sur ses épaules. Allez donc savoir ce qu'elle s'en allait chercher, ce qu'elle aurait aimé entendre cette nuit-là. La nuit, les regards des hommes s'éteignent un peu, on dit que la lumière est à l’intérieur, dans un village, au fond d'un port, en haut d'une montagne, un phare dans l’océan ou bien une étoile dans le ciel. À chaque chant qui résonnait, elle accordait son âme, elle accordait ses pas. Elle disait qu'elle voulait apprendre le chemin jusqu'aux les plus beaux signaux du monde, jusqu'à la beauté qui unis les hommes et les peuples. Son rêve elle l’écrivait de quatre mots: l'unité qui rassemble, la diversité qui enrichit. Dans chaque chant du monde, elle voulait graver une alliance, une reconnaissance. Dans chaque langue, elle voulait apprendre la part d’altérite, d'intelligence, d'humanité. Elle disait que c'était cela la plus belle promesse d'avenir, de paix, de richesse du monde. Un jour, le poète a écrit pour elle: "L'homme n'est ni grand ni petit, il a la taille de ce qu'il sait aimer et respecter". Elle, elle le répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l'invité de l'autre, l'invité du monde, que c'était cela l'hospitalité. Il y a peut être cent ans qu'elle marchait ainsi ou peu être un instant, c'était cela sa fidélité. Le chant d'amour qui fait pleurer les yeux d'un peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l'âme du monde, c'était cela sa paix. Ce soir, entre la mer et l’océan, il y a peut être quelques lumières de plus dans la main de la terre. Là, où rien n'est séparé, là, où s'additionnent et se reconnaissent toutes les dignités du monde, là, où des enfants de Bretagne ont écrit un jour tous ces pays dispersés par le vent, les chants de blé dans la poche des paysans et l’océan qui n'a plus pour frontière que la graine emporté par une main d'enfant. Ce soir, ce soir le pain sera blanc à la table d'hôte, passant, demeure ici pour le partager. Il y a peu être cent ans qu'elle marchait ainsi ou peu être un instant. Elle disait que cette beauté-là est invincible, elle disait que cette beauté-là est invincible. |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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