A Victor Hugo - Théodore de Banville
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A Victor Hugo - Théodore de Banville
LES PHARES ET LES PASSERELLES HOMMAGE AUX POETES |
A Victor Hugo "Dans la fournaise" - 1892 Théodore de Banville Père, doux au malheur, au deuil, à la souffrance ! À l’ombre du laurier dans la lutte conquis, Viens sentir sur tes mains le baiser de la France, Heureuse de fêter le jour où tu naquis ! Victor Hugo ! la voix de la Lyre étouffée, Se réveilla par toi, plaignant les maux soufferts, Et tu connus, ainsi que ton aïeul Orphée, L’âpre exil, et ton chant ravit les noirs enfers. Mais tu vis à présent dans la sereine gloire, Calme, heureux, contemplé par le ciel souriant, Ainsi qu’Homère assis sur un trône d’ivoire, Rayonnant et les yeux tournés vers l’Orient. Et tu vois à tes pieds la fille de Pindare, L’Ode qui vole et plane au fond des firmaments, L’Épopée et l’éclair de son glaive barbare, Et la Satire, aux yeux pleins de fiers châtiments ; Et le Drame, charmeur de la foule pensive, Qui du peuple agitant et contenant les flots, Sur tous les parias répand, comme une eau vive, Sa plainte gémissante et ses amers sanglots. Mais, ô consolateur de tous les misérables ! Tu détournes les yeux du crime châtié, Pour ne plus voir que l’Ange aux larmes adorables Qu’au ciel et sur la terre on nomme : la Pitié ! Ô Père ! s’envolant sur le divin Pégase À travers l’infini sublime et radieux, Ce génie effrayant, ta Pensée en extase A tout vu, le passé, les mystères, les Dieux. Elle a vu le charnier funèbre de l’Histoire, Les sages poursuivant le but essentiel, Et les démons forgeant dans leur caverne noire ; Les brasiers de l’aurore et les saphirs du ciel ; Elle a vu les combats, les horreurs, les désastres, Les exilés pleurant les paradis perdus, Et les fouets acharnés sur le troupeau des astres ; Et, lorsqu’elle revient des gouffres éperdus, Lorsque nous lui disons : Parle. Que faut-il faire ? Enseigne-nous le vrai chemin. D’où vient le jour ? Pour nous sauver, faut-il qu’on lutte ou qu’on diffère ? Elle répond : Le mot du problème est Amour ! Aimez-vous ! Ces deux mots qui changèrent le monde Et vainquirent le Mal et ses rébellions, Comme autrefois, redits avec ta voix profonde, Émeuvent les rochers et domptent les lions. Oh ! parle ! Que ton chant merveilleux retentisse ! Dis-nous en tes récits, pleins de charmants effrois, Comment quelque Roland armé pour la justice, Pour sauver un enfant égorge un tas de rois ! Ô maître bien-aimé, qui sans cesse t’élèves, La France acclame en toi le plus grand de ses fils ; Elle bénit ton front plein d’espoir et de rêves, Et tes cheveux pareils à la neige des lys ! Ton œuvre, dont le Temps a soulevé les voiles, S’est déroulée ainsi que de riches colliers, Comme après des milliers et des milliers d’étoiles, Des étoiles au ciel s’allument par milliers. Oh ! parle ! ravis-nous, poëte ! chante encore, Effaçant nos malheurs, nos deuils, l’antique affront ; Et donne-nous l’immense orgueil de voir éclore Les chefs-d’œuvre futurs qui germent sous ton front ! Liens vers les textes de cet auteur |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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