Gil Def Ven 3 Nov - 17:21
L'HOMME ET LA NATURE LES PHENOMENES NATURELS
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La pluie "La Jeunesse blanche" - 1886 Georges Rodenbach
Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées De fils d’eau qu’on dévide aux fuseaux noirs du Temps Et qui semblent mouillés aux larmes des années, Oh ! la pluie ! oh ! l’automne et les soirs attristants ! Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées !
Qui dira la douleur sombre du firmament, Route de cimetière avec d’horribles voiles Où les nuages vont élégiaquement, Corbillards cahotant des cadavres d’étoiles. Qui dira la douleur sombre du firmament ?
Dans le deuil, dans le noir et le vide des rues, La pluie, elle s’égoutte à travers nos remords Comme les pleurs muets des choses disparues, Comme les pleurs tombant de l’œil fermé des morts Dans le deuil, dans le noir et le vide des rues !
La pluie est un filet pour nos rêves anciens ! Et, dans ses mailles d’eau qui leur font prisonnières Les ailes, ces divins oiseaux musiciens Meurent très longuement d’un regret de lumières. La pluie est un filet pour nos rêves anciens.
Comme un drapeau mouillé qui pend contre sa hampe, Notre âme, quand la pluie éveille ses douleurs, Quand la pluie, en hiver, la pénètre et la trempe, Notre âme, elle n’est plus qu’un haillon sans couleurs Comme un drapeau mouillé qui pend contre sa hampe !
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)