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La soif des amours "Rhapsodies" - 1832 Pétrus Borel
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin, Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin ;
Qu’un autre envieux de la gloire Dans le tracas coule ses jours ; Moi, toujours, Riant de ce mot illusoire, Je n’ai que la soif des amours !
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin,
Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin.
Qu’un buveur, la tasse remplie, Aux coteaux consacre ses jours ; Moi, toujours, Sans goût savourant l’ambroisie, Je n’ai que la soif des amours !
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin, Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin.
Qu’un ladre accumulant sans cesse, Sur ses trésors traîne ses jours ; Moi, toujours, Méprisant honneurs et richesse, Je n’ai que la soif des amours !
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin, Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin.
Qu’un Anglais trace sur la tombe Des vers sombres comme ses jours ; Moi, toujours, Sur des fleurs ma lyre retombe, Je n’ai que la soif des amours !
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin, Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin.
Le temps éteindra sous ses ailes Les feux ardents de mes beaux jours ; Moi, toujours, Je serai galant près des belles, Je n’ai que la soif des amours !
Viens, accours, fille jolie ! Viens, que j’oublie en ton sein Le chagrin, Qui, partout, dans cette vie, Suit le pauvre pèlerin..
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