Gil Def Mer 29 Nov - 14:51
LES PORTRAITS PORTRAITS DE FEMMES
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Les fileuses ""La Légende ailée de Wieland le forgeron" - 1900 Francis Vielé-Griffin
C’est au bord du lac qu’il vit les fileuses Et s’éprit de leurs mains et du lin qu’elles filaient, Et s’éprit de leurs yeux, de leurs lèvres rieuses, De leurs bras levés Au-dessus du lin clair que leurs fins doigts liaient Sur leur nuque neigeuse ; Il s’éprit de la douceur mortelle De les voir ; Il s’éprit de l’espoir, Et s’en alla vers elles.
Elles peignaient leur chevelure D’un or si pâle en leurs prestes mains Qu’elles semblaient filer des fuseaux de lin D’un geste sûr : Groupées au flanc lisse d’un rocher, Blanches et bleutées du reflet mouvant Qui clapote à leurs pieds, Voilà Lodrune assise Et l’Oline mi-couchée Qui se peigne, on dirait qu’elle file ; Mais l’Alvitte s’est levée, Et la voici debout, toute blanche. Immobile ; Sa chevelure vermeille Sèche, légère, contre ses hanches, Au soleil…
Wieland, à l’abri d’une branche, Appuyé, étonné, ébloui. L’aima plus que sa vie. Entrevue si blanche à travers ses cheveux, Brume d’or, sur ses hanches, voile d’or, Qu’il s’éblouit à la voir Et qu’il ferma les yeux pour la revoir encore.
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)