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Dolor - Alfonsina Storni (1892-1938)

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Dolor - Alfonsina Storni (1892-1938) Empty Dolor - Alfonsina Storni (1892-1938)

Message  Gil Def Dim 26 Mai - 10:42

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Alfonsina STORNI
1892-1938

Dolor - Alfonsina Storni (1892-1938) Storni10



Dolor - Douleur


Voz : Catalina Levinton



Quisiera esta tarde divina de octubre
pasear por la orilla lejana del mar;
que la arena de oro, y las aguas verdes,
y los cielos puros me vieran pasar.

Ser alta, soberbia, perfecta, quisiera,
como una romana, para concordar
con las grandes olas, y las rocas muertas
y las anchas playas que ciñen el mar.

Con el paso lento, y los ojos fríos
y la boca muda, dejarme llevar;
ver cómo se rompen las olas azules
contra los granitos y no parpadear;
ver cómo las aves rapaces se comen
los peces pequeños y no despertar;
pensar que pudieran las frágiles barcas
hundirse en las aguas y no suspirar;
ver que se adelanta, la garganta al aire,
el hombre más bello, no desear amar...

Perder la mirada, distraídamente,
perderla y que nunca la vuelva a encontrar:
y, figura erguida, entre cielo y playa,
sentirme el olvido perenne del mar.


Ocre, 1925






Je voudrais cette soirée divine d’octobre
me promener sur la rive lointaine de la mer
que le sable d’or, et les eaux vertes
et les cieux purs me voient passer

Je voudrais être grande, superbe, parfaite,
comme une Romaine, pour coïncider
avec les grandes vagues, et les rochers morts
et les larges plages qui ceinturent la mer.

Avec le pas lent et les yeux froids
et la bouche muette, me laisser porter ;
voir comment se brisent les vagues bleues
contre les granits et ne pas cligner des yeux  
voir comment les oiseaux de proie mangent
les petits poissons et ne pas se réveiller ;
penser que les barques fragiles pourraient
s’enfoncer dans les eaux et ne pas soupirer ;
voir que s’avance la gorge à l’air,
l’homme le plus beau, ne pas souhaiter aimer…

Perdre le regard distraitement,
le perdre, et que jamais, je ne le retrouve ;
et figure droite, entre ciel et plage,
sentir l’oubli perpétuel de la mer.








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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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