COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Fnac : 2 jeux de société achetés ...
Voir le deal

Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)

Aller en bas

Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) Empty Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)

Message  Gil Def Mer 17 Juil - 16:24

  Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) 989837  Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) 989837  Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) 989837  



Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) Autric11

Hugo von HOFMANNSTHAL
1874-1929

Erlebnis - Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) Hofmannsthal-764x1024



Erlebnis - Une aventure


Rezitation: Hanns Zischler




Mit silbergrauem Dufte war das Tal
Der Dämmerung erfüllt, wie wenn der Mond
Durch Wolken sickert. Doch es war nicht Nacht.
Mit silbergrauem Duft des dunklen Tales
Verschwammen meine dämmernden Gedanken
Und still versank ich in dem webenden
Durchsicht’gen Meere und verließ das Leben.
Wie wunderbare Blumen waren da
Mit Kelchen dunkelglühend! Pflanzendickicht,
Durch das ein gelbrot Licht wie von Topasen
In warmen Strömen drang und glomm. Das Ganze
War angefüllt mit einem tiefen Schwellen
Schwermütiger Musik. Und dieses wußt ich,
Obgleich ich’s nicht begreife, doch ich wußt es:
Das ist der Tod. Der ist Musik geworden,
Gewaltig sehnend, süß und dunkelglühend,
Verwandt der tiefsten Schwermut.

Aber seltsam!
Ein namenloses Heimweh weinte lautlos
In meiner Seele nach dem Leben, weinte
Wie einer weint, wenn er auf großem Seeschiff
Mit gelben Riesensegeln gegen Abend
Auf dunkelblauem Wasser an der Stadt,
Der Vaterstadt, vorüberfährt. Da sieht er
Die Gassen, hört die Brunnen rauschen, riecht
Den Duft der Fliederbüsche, sieht sich selber,
Ein Kind, am Ufer stehn, mit Kindesaugen,
Die ängstlich sind und weinen wollen, sieht
Durchs offne Fenster Licht in seinem Zimmer –
Das große Seeschiff aber trägt ihn weiter
Auf dunkelblauem Wasser lautlos gleitend
Mit gelben fremdgeformten Riesensegeln.






Des vapeurs argentées emplissaient la vallée
De crépuscules, comme si la lune
Luisait à travers les nuages. Ce n’était pourtant pas la nuit.
Avec les vapeurs argentées de la vallée sombre
Mes pensées crépusculaires se sont brouillées
Et calme, je m’enfonçai dans la mer,
Fileuses de transparences et quittai la vie
Quelles fleurs merveilleuses étaient là
Aux corolles sombres et brillantes ! Un fourré de fleurs
A travers une lumière jaune-rouge comme celle des topazes
Des ruisseaux chauds pénétraient et brillaient. La totalité
Était rempli d'une houle profonde
Une musique nostalgique. Et c’était je le savais,
Je le savais bien que je n’en eusse pas la pleine intelligence
C’était la mort. La mort devenue musique
Avec ses regrets violents la mort douce sombre et brillante
Sœur de la plus profonde nostalgie.

Mais étrange conjoncture !
Une indéfinissable langueur pleurait en silence
Dans mon âme, pleurait du regret de la vie,
Comme un qui pleure quand à bord d’un grand vaisseau de mer
Aux géantes voiles jaunes vers le soir,
Sur l’eau bleu sombre il passe devant sa ville,
Passe par sa ville natale Là, il voit
Les ruelles, entend les fontaines couler, respire
Le parfum des lilas. Il se voit,
Enfant,  debout sur le rivage avec ses yeux d’enfant
Qui sont anxieux et prêt à pleurer, il voit
Par la fenêtre ouverte de la lumière dans sa chambre…
Mais le grand vaisseau l’emporte sur la mer
Et glisse sans bruit dans l’eau sombre
Avec ses géantes voiles aux formes inconnues.


Traduction : Etienne Coche de la Ferré, 1950




Autres textes du même auteur :

Tierzen über vergänglichkeit - Tercets sur la mortalité





_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6861
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum