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Shadows - David Herbert Lawrence (1885-1930)

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Message  Gil Def Mer 17 Juil - 20:34

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Shadows - David Herbert Lawrence (1885-1930) Grande11

David Herbert LAWRENCE
1885-1930

Shadows - David Herbert Lawrence (1885-1930) D.H._Lawrence




Shadows - Ombres


Voice : ---




And if tonight my soul may find her peace
in sleep, and sink in good oblivion,
and in the morning wake like a new-opened flower
then I have been dipped again in God, and new-created.

And if, as weeks go round, in the dark of the moon
my spirit darkens and goes out, and soft strange gloom
pervades my movements and my thoughts and words
then I shall know that I am walking still
with God, we are close together now the moon’s in shadow.

And if, as autumn deepens and darkens
I feel the pain of falling leaves, and stems that break in storms
and trouble and dissolution and distress
and then the softness of deep shadows folding, folding

around my soul and spirit, around my lips
so sweet, like a swoon, or more like the drowse of a low, sad song
singing darker than the nightingale, on, on to the solstice
and the silence of short days, the silence of the year, the shadow,
then I shall know that my life is moving still
with the dark earth, and drenched
with the deep oblivion of earth’s lapse and renewal.

And if, in the changing phases of man’s life
I fall in sickness and in misery
my wrists seem broken and my heart seems dead
and strength is gone, and my life
is only the leavings of a life:

and still, among it all, snatches of lovely oblivion, and snatches of renewal
odd, wintry flowers upon the withered stem, yet new, strange flowers
such as my life has not brought forth before, new blossoms of me -

then I must know that still
I am in the hands of the unknown God,
he is breaking me down to his own oblivion
to send me forth on a new morning, a new man.


"The Complete Poems of D. H Lawrence", 1964




Et si ce soir mon âme peut trouver sa paix
dans le sommeil et sombrer dans le bon oubli,
et au matin s’éveiller comme une fleur qui s’ouvre
alors j’ai été de nouveau trempé en Dieu, et créé de nouveau.

Et si, tandis que tournent les semaines dans l’obscur de la lune
mon esprit s’obscurcit et s’éteint et qu’une douce étrange nuit
pénètre mes mouvements mes pensées mes paroles
alors je saurai que je marche toujours
avec Dieu, nous sommes tout proches maintenant que la lune est dans l’ombre.

Et si, comme l’automne s’enfonce et s’obscurcit
je sens la douleur des feuilles qui tombent, et des tiges qui cassent dans les tempêtes
et le trouble et la dissolution et la détresse
puis la douceur des ombres épaisses, enveloppantes, enveloppantes

autour de mon âme et de ma pensée, autour de mes lèvres
très douces, comme une pâmoison ou plutôt comme la torpeur murmurée d’un chant triste
chanté plus sombre que du rossignol, encore, encore,  vers le solstice
et le silence des journées brèves, le silence de l’an, l’ombre.
alors je saurai que ma vie va toujours
avec la sombre terre, inondée
du doux oubli de la terre abolie et renouvelée.

Et si dans les phases changeantes de la vie humaine
Je tombe dans la maladie ou le malheur
mes poignets semblant se briser et mon cœur mourir
et ma force en-allée et ma vie
seulement un déchet de vie ;

avec encore dans tout cela des bribes d’oubli enchanteur, des bribes de renouveau
d’étranges fleurs d’hiver sur la tige fanée, pourtant de nouvelles, d’étranges fleurs
telle qua ma vie n’en avait pas données encore,  de nouvelles fleurs de moi –

alors je saurai bien que je suis toujours
dans les mains du Dieu inconnu,
il me dresse rompu à son propre oubli
pour m’envoyer, homme nouveau, à un nouveau matin.


Traduction : J.J. Mayoux, 1976




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Gil Def
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