Versículos del génesis - José Manuel Caballero Bonald (1926 - 2021)
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Versículos del génesis - José Manuel Caballero Bonald (1926 - 2021)
Versículos del génesis - Versets de la genèse
Voz : José Fas Fonfría
Por las ventanas, por los ojos de cerraduras y raíces, por orificios y rendijas y por debajo de las puertas, entra la noche. Entra la noche como un trueno por los rompientes de la vida, recorre salas de hospitales, habitaciones de prostíbulos, templos, alcobas, celdas, chozos, y en los rincones de la boca entra también la noche. Entra la noche como un bulto de mar vacío y de caverna, se va esparciendo por los bordes del alcohol y del insomnio, lame las manos del enfermo y el corazón de los cautivos, y en la blancura de las páginas entra también la noche. Entra la noche como un vértigo por la ciudad desprevenida, rasga las sábanas más tristes, repta detrás de los cobardes, ciega la cal y los cuchillos y en el fragor de las palabras entra también la noche. Entra la noche como un grito por el silencio de los muros, propaga espantos y vigilias, late en lo hondo de las piedras, abre los últimos boquetes entre los cuerpos que se aman, y en el papel emborronado entra también la noche. "Las adivinaciones", 1952 | Par les fenêtres, par les trous de serrure et les racines, par les orifices et les fentes, par les dessous de porte, la nuit entre. La nuit entre comme un crime dans les brisants de la vie, elle parcourt salles d’hôpitaux, chambres de bordel, églises, alcôves, cellules, cahutes, et aux commissures des lèvres la nuit entre aussi. La nuit entre comme une masse de mer vide et de caverne, elle se répand sur les bords de l’alcool et de l’insomnie, elle mord les mains du malade et le cœur des mendiants, et dans la blancheur des pages la nuit entre aussi. La nuit entre comme un vertige dans la ville prise au dépourvu, elle monte les escaliers et les côtes, elle rampe derrière les lâches, aveugle la chaux et les couteaux, et dans les fracas des paroles la nuit entre aussi. La nuit entre comme un cri dans le silence des murs, elle propage frayeurs et veilles, elle vibre au profond des pierres, laissant l’avalanche de son épaisseur entre les corps qui s’aiment, et sur le papier griffonné la nuit entre aussi. Traduction : Claude de Frayssinet, 1995 |
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Gil Def- Admin
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