El canto de la miel - Federico Garcia Lorca (1898-1936)
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El canto de la miel - Federico Garcia Lorca (1898-1936)
El canto de la miel - Le cantique au miel
Voz : José Scalzo Gigliotti
La miel es la palabra de Cristo, el oro derretido de su amor. El más allá del néctar, la momia de la luz del paraíso. La colmena es una estrella casta, pozo de ámbar que alimenta el ritmo de las abejas. Seno de los campos tembloroso de aromas y zumbidos. La miel es la epopeya del amor, la materialidad de lo infinito. Alma y sangre doliente de las flores condensada a través de otro espíritu. (Así la miel del hombre es la poesía que mana de su pecho dolorido, de un panal con la cera del recuerdo formado por la abeja de lo íntimo) La miel es la bucólica lejana del pastor, la dulzaina y el olivo, hermana de la leche y las bellotas, reinas supremas del dorado siglo. La miel es como el sol de la mañana, tiene toda la gracia del estío y la frescura vieja del otoño. Es la hoja marchita y es el trigo. ¡Oh divino licor de la humildad, sereno como un verso primitivo! La armonía hecha carne tú eres, el resumen genial de lo lírico. En ti duerme la melancolía, el secreto del beso y del grito. Dulcísima. Dulce. Este es tu adjetivo. Dulce como los vientres de las hembras. Dulce como los ojos de los niños. Dulce como las sombras de la noche. Dulce como una voz. O como un lirio. Para el que lleva la pena y la lira, eres sol que ilumina el camino. Equivales a todas las bellezas, al color, a la luz, a los sonidos. ¡Oh! Divino licor de la esperanza, donde a la perfección del equilibrio llegan alma y materia en unidad como en la hostia cuerpo y luz de Cristo. Y el alma superior es de las flores, ¡Oh licor que esas almas has unido! El que te gusta no sabe que traga un resumen dorado del lirismo. "Libro de poemas", 1921 | Le miel est la parole du Christ L’or fondu de son amour, L’au-delà du nectar, La momie de la lumière du paradis. La ruche est une chaste étoile, Un puit d’ambre alimenté au rythme Des abeilles. Le sein des campagnes, Tremblant d’arômes et de bourdonnements. Le miel est l’épopée de l’amour, La matérialité de l’infini, L’âme et le sang plaintif des fleurs Condensés à travers un autre esprit. (Et le miel de l’homme est la poésie Qui coule de son cœur endolori, Rayon dont la cire est le souvenir, Façonnée par l’abeille la plus intime.) Le miel est la bucolique lointaine Du pasteur, la flûte et les oliviers, Le frère du gland et du lait Qui régnaient en l’âge d’or. Comme le soleil du matin, le miel A tout le charme de l’Été Et la fraîcheur ancienne de l’Automne. C’est la feuille morte et le blé. Ô divine liqueur d’humilité Aussi sereine qu’un vers primitif ! Tu es l’harmonie incarnée Et la géniale essence du lyrisme. En toi dort la mélancolie, Le secret du baiser et du cri. Ô douceur ! Le doux est ton attribut, Doux comme le ventre des femmes, Doux comme les yeux des enfants, Doux comme l’ombre de la nuit, Doux comme une voix. Ou comme un lys. Soleil qui éclaires les pas De celui qui porte la peine et la lyre, Tu équivaux à toutes les beautés, Á la couleur, à la lumière, à la musique. Ô divine liqueur de l’espérance Où l’âme et la matière se marient Dans un équilibre parfait, Comme en l’hostie le corps du Christ et sa lumière. Tu es des fleurs l’achèvement suprême, Ô liqueur, en qui leurs âmes s’unissent ! Qui te goûte ne sait qu’il absorbe L’essence dorée du lyrisme. Traduction : André Belamich, 1967 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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