Delega - Primo Levi (1919-1987)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Delega - Primo Levi (1919-1987)
Delega - Procuration
Voce : Luigi Maria Corsanico
Non spaventarti se il lavoro è molto: C’è bisogno di te che sei meno stanco. Poiché hai sensi fini, senti Come sotto i tuoi piedi suona cavo. Rimedita i nostri errori: C’è stato pure chi, fra noi, S’è messo in cerca alla cieca Come un bendato ripeterebbe un profilo, E chi ha salpato come fanno i corsari, E chi ha tentato con volontà buona. Aiuta, insicuro. Tenta, benché insicuro, Perché insicuro. Vedi Se puoi reprimere il ribrezzo e la noia Dei nostri dubbi e delle nostre certezze. Mai siamo stati così ricchi, eppure Viviamo in mezzo a mostri imbalsamati, Ad altri mostri oscenamente vivi. Non sgomentarti delle macerie Né del lezzo delle discariche: noi Ne abbiamo sgomberate a mani nude Negli anni in cui avevamo i tuoi anni. Reggi la corsa, del tuo meglio. Abbiamo Pettinato la chioma alle comete, Decifrato i segreti della genesi, Calpestato la sabbia della luna, Costruito Auschwitz e distrutto Hiroshima. Vedi: non siamo rimasti inerti. Sobbarcati, perplesso; Non chiamarci maestri. "Ad ora incerta", 1984-1990 | Ne sois pas effrayé par l’ampleur de la tâche, On a besoin de toi, qui es moins fatigué. Et puis, tu as l’ouïe fine, alors, écoute Combien le sol sonne creux sous tes pieds. Réfléchis à nos erreurs : Il en fut parmi nous, Qui cherchèrent à l’aveuglette Comme un homme aux yeux bandés reconstituerait un profil ; D’autres ont joué les corsaires; D’autres encore s’en sont remis à la bonne volonté. Apporte ton aide, sans être sûr de toi. Tente, même si tu n’es pas sûr de toi. Parce que, justement, tu n’es pas sûr de toi. Vois S'il t’est possible de réprimer le dégoût et l’ennui De nos doutes, de nos certitudes. Nous n’avons jamais été aussi riches, pourtant, Nous vivons au milieu de monstres embaumés Et de monstres obscènes tellement ils sont en vie. Que les ruines ne t’effraient point, Ni la puanteur des décharges : Nous en déblayâmes plus d’une à mains nues, Alors que nous avions ton âge. Relève le défi autant que tu le peux. Nous avons peigné la chevelure des comètes. Déchiffré les secrets de la genèse, Foulé les sables de la lune, Construit Auschwitz, détruit Hiroshima. Tu vois : nous ne sommes pas demeurés inactifs, Donc, tout perplexe que tu sois, assume ; Et abstiens-toi de nous appeler maîtres. Traduction : Louis Bonalumi, 1997 |
Autres textes du même auteur : Se questo è un uomo - Si c'est un homme |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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